mardi, décembre 23, 2008

le siège sur tartine

malheur bonheur le sang coule
avant de prendre peur
qu’il ne coagule

nous perdons le nord
pour gagner le sud,
déménageant de l’ouest à l’est

le soleil porte dégel,
la nuit la mort

mercredi, décembre 03, 2008

Hollogne, grâce

1. Le verre à moitié rempli,
regarde le lac,
tout comme la bouche,
qui du coup en veut
tout autant.

Ainsi ensemble,
la main au pied,
ils regardent le lac,
l’homme ou est-ce une femme,
et le verre.

Peut-être dans l’ensemble,
un plus grand nombre de verres
tenus par un plus grand nombre de mains,
jettent-ils un regard creux
au lac.



2. La nuit a beau porter conseil,
la soirée met la main au verre.

Quoi qu’ils soient nombreux
et rassemblés à le prendre,
regardant sous leurs yeux
et sous leur verre le lac,

il en est question pour l’un,
verre et tenant,
à moitié rempli,
regardant le lac,

en attendant que l’un
soit vidé pour remplir l’autre.

mercredi, novembre 26, 2008

Le beau monde



Vous auriez tout aussi bien pu
me servir comme dindon,
quelle farce vous auriez donnée!

À quoi bon si l’on ne sert à rien?
À table!
Servez-vous quand même,
que je vous déplaise.

Et buvez ensuite, oubliez,
tout comme vous êtes tous
des oubliettes.

mercredi, novembre 19, 2008

bonds de mou rire

1. Dépourvus de poils jusqu’à la moelle,
glacés jusqu'aux os,
nous arrivons enfin chez nous,
à la maison aux ossements

mais tant qu’il y reste
de la masse à pétrir,
nous ne rentrerons pas,
nous ne rentrerons pas encore
à la maison aux ossements




2. quelle espèce de vilain poids,
pendu en équerre,
promptement propre
et carabinier d’une carabine

gardez-moi ça à l’intérieur,
câblons nos bagages
avant de commencer à décomposer.

mardi, novembre 11, 2008

Fort comme ours

Il y a plein de questions qui se posent chaque jour: où en est Ariel Sharon? Et où l'affaire Bruxelles-Hal-Vilvoorde? Combien de temps encore? Et où va-t-on? Nous, en tous cas avions publié ici au mois de juillet, un cycle de l'homme en passage, ours par exemple. Concrètement, c'est à Hal qu'il passe. Et pour aller où?

(suite du cycle “l’ours, l’homme en passage”)

pour Laurent H.

1. Le sax, avant d’arriver
à bout de souffle, cupide,
court les dernières notes,
fulmine encore, s’arrête.

L’ours se lève.
Bien que sa corne en pousse
d’autres, à présent il en a
vent.

Il insiste à dépasser une autre
limite, voire une frontière
linguistique. Aucune nostalgie
cavernée ne l’empêche, nulle part
ses pantoufles se sont trouvées.

Un ours n’est pas pantouflard.



2. Son fauteuil n’est pas son fauteuil,
pas tout à fait et lui va bien.

Il ne rouspète pas, sa corne se
repose, alors qu’il s’est posé
en robe de chambre complète,
bien dans sa peau.

Sa caverne, c’est où il pousse sa corne.

A nouveau, le saxophone entame
une note, l’instrument tient le musicien.
Ils s’y mettent, à tenir la note,
la laissant s’éclater bien rangée.

L’ours boit, quelle bière

vendredi, novembre 07, 2008

Des choses épouvantables se passent dans la rue et à la foire des livres



Tout ce qu’on voit dans la rue!
La crise financière touche l’économie réelle. À Bruxelles, dans la rue, une fourgonnette passait qui affichait que le patron de l’entreprise, de ses propres mains toutes propres, vient nettoyer vos carreaux. Sans doute a-t-il été obligé de licencier son personnel.

Pour autant qu’un autocar à six roues et long comme une semi-remorque puisse prendre son virage à toute vitesse, à Bruxelles deux de cette espèce viraient de la sorte dans la direction de la rue des Colonies. En Egypte, ils foncent encore plus. Rien d’inquiétant, si ce n’est que les autocars concernés et dont question portaient le nom De Ras. La race? Non, mais, en néerlandais, ras est neutre : het ras! Le race, quoi? Quelque chose d’impur court les rues. Soit, en arabe, ras signifie la tête. Mais alors et encore, het hoofd, ce serait het ras. Autant écrire ‘l ras, el ras ou al ras.

C’était le matin à Bruxelles. À midi, la circulation était bloquée comme jamais avant. Quelqu’un aurait-il perdu la tête au volant, perdant du coup le contrôle du véhicule?

Ce qu’il ne faut pas faire au volant, encore moins à de pareils instants, c’est de téléphoner en tenant son mobile en main. Voyons, à de pareils moments, il y a plein de véhicules de la police qui essayent à leur tour de circuler, sans espoir … et vous voilà vu gsm en main!

Mais les enfoirés que l’on voit à la foire des livres …..
Ils font de longues queues devant les livres de cuisine. Quoi, alors que la cuisine est un art que l’on apprend de façon intuitive, le plus souvent de mère en fille! Hélas, le philosophe allemand Georges Hegel a mis ses doigts dans la casserole moyennant un sous-produit de son esprit, le féminisme et depuis, la sauce ne prend plus. La recette non plus. Et voilà ce que l’on voit qu’à la foire des livres : un enfoiré que beaucoup de gens ont vu défiler à la télé, cette éternelle source de tristesse et de bêtise humaines quotidiennes a été invité par quelqu’un qui se prend pour un éditeur, afin d’écrire, disons : faire écrire un livre de cuisine, sans s’y connaître bien sûr, l’auteur fantôme s’en occupera (on vient de nous signaler le passage d’un auteur nègre à la hauteur du stand 315. ) et, ô comble, ensuite cet enfoiré figure dans un programme de cuisine à la télé.

D’ailleurs, ces éditeurs s’en fichent pas mal que les gens, qui achètent le livre, le lisent, voire se mettent à cuisiner. C’est connu. Nous sommes tous des connards, pas de cuisiniers d’un consommé mais des consommateurs bêtement.
Tout a commencé par celui de l’actuel gouverneur de la province du Limbourg, Steve Stevaert. Au moins, celui-là a le diplôme (diplôme nécessaire, quelques expériences peuvent constituer un surplus).
Les éditeurs se frottent les mains, pas au tablier bien sûr.

En tout cas, la foire en est pleine, tous des enfoirés qui ont publié un livre de recettes de cuisine. Ils signent ce livre, y ajoutant un message personnel pour le con qui l’achète. Voici au moins qu’ils écrivent.

En voilà un qui se rendait aux toilettes lorsque j’y passais. Il n’était nullement pressé. « Non, je veux seulement quelques minutes de calme », s’exprime-t-il. « Et comment te sens-tu, l’auteur qui ne sait pas écrire? » « Eh bien, à vrai dire, cela se sent surtout dans le porte-monnaie ». On n’est pas allés plus loin, les portes des toilettes l’appelaient.

mercredi, novembre 05, 2008

En tout et pour tout


Figure-toi, on n’a pas toujours,
voire plusieurs fois, facile
à dire notre mot.

Tel ou telle, quel que soit,
on en a toujours la bouche pleine,
la langue pleine
d’obstruction.

On a deux fois plus facile
d’écrire, si facile parfois
que progressivement
nous nous dépassons,
inscrivons et partons en rêve.

À chaque fois nous le captons
par l’oreille, à peine visible.
Il nous rend alertes,
debout, bras dessous.

C’est le moment de nous coucher,
d’éteindre la lumière, c’est tout.

samedi, octobre 25, 2008

C’est fini




C’est fini

de trotter le globe. Encore une botte
à faire. Ratatinée
à la puissance dix,
la voici toute dorée
pendue par une chaînette
à mon cou.

Et qu’est-ce que je fume!
La fumée me sort de par la bouche,
le nez et les oreilles.

C’est fini

les cheveux roux, ils blanchissent.
Qui veut me provoquer,
ferait mieux de frapper à la porte
de ma tente.

On entre d’abord et quand on y est,
entré, les oreilles bourdonnent
et mieux vaut libérer le trop-plein
et siffler les doigts dans la bouche ou pas.

C’est fini (2)

le royaume d’Edward.
On a donné son nom au serpent.
Ainsi il retourne parmi nous, serpent, pas autrement.
Sa cervelle royale dans un serpent royal !

C’est fini, le sceptre d’Edward, sa reine,
une Elisabeth la première ou la seconde.

Si quelqu’un, un prince devenu roi,
après coup, crie encore,
mon royaume pour un cheval,
peut-être écrasera-t-il
son propre père Edward.

Ou son père mordra-t-il le cheval
et le prince tombera-t-il.

samedi, octobre 18, 2008

Si fichus qu’ils se noient






Nous embarquons de suite
en attaquant le dragon
à mort de rire.

La surface de l’eau
ne porte pas de rides,
bien qu’elle se rougisse.

Nous avons bien fait d’embarquer
Maurice. Vous dites? Maurits?
Nous par contre entre-temps
savons que plus personne
ne l’écoute, ni ne porte sa valise.

Superman hors club anobli en prince purifié
prend le même bateau, tandis qu’assis
à son côté, un homme se retient
tout comme de bois.

Ils sont tombés des grâces populaires,
ils plaisent aux grâces des poissons,
nous les recommandons al dente aux requins.

lundi, octobre 13, 2008

De quelle façon nous façonnons-nous?




Dans d’autres langues que le français, les critiques littéraires se posent la question qui lit leurs critiques. En effet, les critiques français trouvent leur place dans le monde et dans Le Monde, dans l’édition du vendredi. Elle est fort lue, même hors circuit professionnel.

Quant aux critiques néerlandophones, ils font mieux sur leurs blogs que dans les journaux ou dans les hebdomadaires, exception faite de l’hebdomadaire Knack.
Mais la question était: qui les lit? Le rédacteur final?
Eh bien, j’ose m’afficher et je lève le doigt: moi. Je commence par ladite édition du vendredi du Monde et parfois je lis l’hebdomadaire Knack, souvent en relais reporté.

Récemment, je lus une critique qui a fait oublier l’objet, le livre quoi et qui a rendu le critique incroyable, formidable même. C’était dans l’édition du 17 septembre 2008. Le livre, à titre d’information, s’intitule les étourdissements et son auteur est W.G Sebald. Et voilà que j’étais pris d’étourdissement en lisant à la fin de la critique: « De cette façon-là, Sebald, de sa façon, fait un tissu de faits et de liens compliqués et mystérieux ». Le rédacteur final était-il absent pour cause de maladie?

dimanche, octobre 12, 2008

Ne crois pas que ceci est du cabala


4. C’est bougrement joli

Si tu fais le tour de la table,
personne ne les sait vraiment.
Aujourd’hui, le Corée se trouve-t-il
– là où il se trouve: Nord ou Sud ? –
dans les feux de rampe?
Sera-ce demain
ou était ce hier?

La réunion ne pourra pas disposer,
ne sera dissolue que si elle
génère un consensus à l’unanimité.

Tout d’un coup, n’importe qui
se lève, dans l’intérêt non
de sa personne mais de la réunion.

Le projecteur de présentation
à force des points, projète plein
de pixels – oh, c’est bougrement joli –
jaunes canari à nuances vertes,
une petite voiture urbaine à quatre portes.

Debout, l’intervenant parle
et dit: Maintenant !

jeudi, octobre 09, 2008

Ne crois pas que ceci est du cabala


3. Comment me trouves-tu ?

L’eau n’arrête pas
d’exister, s’évaporant
vers le haut, suintant
vers le bas souterrain.

Au-dessus de ces étangs,
sous ces nues,
aucun arbre, ni arbuste,
ni fleurs, que du gazon,
un désert vert.

Le rêve de toutes
et de tous qui aiment
la propreté et y perdent
leur chemin.

Un passant ne sait pas
très bien par où,
il sait par qui.

«Continue tout droit
et vous rencontrerez
un homme. Il sait».

Vu de dos: un homme.
Ensuite il se tourne: c’était toi!

mardi, octobre 07, 2008

Ne crois pas que ceci est du cabala


2. Chérie rejetée sur le rivage
n’est pas un trésor rejeté.

Elle n’a rien qui patauge.

Et puis, il y a l’eau, heureusement,
qui ne jamais risque de tomber à sec.
Ainsi, le trésor n'a pas l’air de haleter.

Nous ne coulissons à peine plus loin
que le rebord à ceindre la ligne de flottaison.

lundi, octobre 06, 2008

Ne crois pas que ceci est du cabala

1. Le clapotis dans le babillage
de main en main prend le dessus.

Tu entends, il va de pair,
le frémissement et une coupe
passe de la main aux lèvres.

C'est fini et bien fini
de se tordre à l’infini
suite à l’invertébré.

C'est fini et bien fini
de tirer la peau des fesses et ailleurs.

lundi, septembre 29, 2008

À dos d’âne



Dès que les Ricains quittent,
on ferme la porte et la nuit
tombe, voilant toute lumière.

Au dessus des oreilles,
les harmoniques inférieures
anesthésient les hautes harmoniques.
N’est-ce pas le dirigent d’état?

Ah non! La truffe s’agite
pour le dirigent d’état flottant debout.

Mais oui! Pleine, la truffe s’agite
debout devant le dirigent d’état flottant.

Oreillard, toi qui te grises,
fais vite, porte-nous
avec tes jambes sur ton dos
en bas, de retour.

mardi, septembre 23, 2008

Jours de suspense en Belgique

Chers lecteurs venus de l'étranger,

Vous étiez nombreux, vous l'êtes de moins en moins. N'ayez pas peur, ne croyez pas toujours ce que les média racontent, montrent, etc.

Nous vivons bien en Belgique, souffrant tout comme vous des hausses des prix.

Nous vivons en suspense en Belgique, à la différence de votre vie, dans votre pays. Nous n'avons pas de gouvernement fédéral depuis 15 mois. Mais nous ne vivons pas en guerre civile pour autant. Je voudrais seulement vous rassurer.

Un exemple: le gouvernement de la région du Nord (dite flamande) attribuera une diminution du précompte professionnel pour ceux qui travaillent. Pour y avoir droit, il suffit d'habiter en région du Nord. Peu importe si l'on parle le Néerlandais ou bien le Français (à la maison, bien sûr).

Nous vivons bien en Belgique, surtout au Nord.

samedi, septembre 20, 2008

Espions à domicile

La vie agent secret d’orange le jour,
la nuit se tourne contre nous.
Cela n’empêche pas de dormir.

Le lit au salon lâche
des jurons grinçants que je m’y couche,
me tenant ferme au sommeil.

Il rêve de soi que je me réveille,
nettement trop tard et voilà
le bordel, où est-ce foutu téléphone
qui est supposé me réveiller
et quelle heure est-il?
Ah non, neuf heures moins le quart?!

L’évier et son robinet
qui donne de l’eau au compte-gouttes,
est plein de mauvaises herbes
que d’abord je dois enlever.

Le comble, c’est que dehors
un homme menant son enfant
à l’école, me lance des regards
objectifs le long des trois fenêtres.

Je n’en pouvais plus.
Désespérez, d’accord
mais dans les limites!
et je m’éveillai
juste à temps, à sept heures moins le quart.

vendredi, septembre 19, 2008

Chanson de radio


Si notre algue y prend son pied,
on y danse, on y danse,
à tout bras et à tout pied,
nous avons plongé au fond,
tombés en arrière dans le temps.

Allume la radio et bientôt
nous faisons du hip et puis le hop.

Fais tourner un disque
et mets-le à bout et voilà rap.

Non, la lune ne brille pas
ni le soleil à travers les algues
ni ailleurs,
tombés en arrière dans le temps.

Nous savons où nous sommes
couchés à tâtons.

mercredi, septembre 10, 2008

Orage de passage


Aujourd’hui, la montée du Mont des arts
n’a pas eu lieu. Elle se fait à pied,
le Mont étant fermé, constituant toutefois
un col hors catégorie.

En effet, à la hauteur du parc royal,
cette tache sombre
entre le palais royal et le palais de la nation,
une brève tempête de sable
m’a surpris et soufflé fort.

Le Mont des arts et moi
étions tombés hors de vue.

Comment est-ce possible? Impossible n'est pas français (mais anglais)



Parfois, cher lecteur, chère lectrice, internautiques, vous vous demandez, sans doute, qui je suis et, surtout, dans quel monde je vis pour écrire ce que vous lisez ici.
La question est inévitable mais pas pertinente.

En effet, moi-même je me demande comment est-ce possible? Comment suis-je possible?

Comment le monde et lalangue cherchent-ils, sans qu'ils ne cherchent, à se rencontrer et à s'exprimer de la sorte? Comment? De quelle sorte?

C'est cela.
Or, demain vous pourrez lire ici le rapport poétique d'une ballade avortée. La réalité reflétée dans ce poème est une promenade qui n'a pas eu lieu. Un fait qui s'est produit dans l'interpossible, à mi-chemin entre le possible et l'impossible.

Ensuite, dans le courant des jours qui viennent, vous pourrez lire un autre rapport poétique, celui d'un rêve, d'un fait qui ne s'est pas produit - hors rêve - mais que le rêve annonçait! Comment est-ce possible?

Afin de vous soutenir dans vos joyeux efforts de lecture, une ou plusieurs photos illustreront le texte, comme d'habitude.

lundi, septembre 08, 2008

Paysages variables


3. Maison en sac

Quand on se perd
pendant des heures au pays,
à la recherceh d’une issue,
on finit par tomber sur Jupiler.
Ou Stella Artois.
Pas de Jupiter.

Samuel ne préférait-il pas
Budenweiser ou le vin blanc?

Un pays, tu parles, à peine
tu en parles qui voilà disparaît
et te voici, d’abord au sol,
sans le sou, au pied d’un arbre,
ensuite en dessous,
rongeant ses racines.

Tiens, c’est quoi là-bas,
cette toute petite lumière,
serait-ce une grotte, la grotte
où Henri et Samuel,
ensemble ou chacun à tour de rôle,
écrivent leurs pièces,
s’écrivent en pièces?

samedi, septembre 06, 2008

Paysages variables

2. En classe

En classe, hors de la maison, à plat
ventre d’un papillon,
le compromis descend.

D’abord, les petites ailes
en battant s’étendent.
Et puis, se retirent.

Comment savoir si c’est exact ?

On arrivera bien
par le savoir,
si tout à l’heure bois et ciel

- aucune flamme ne s’impose –

seront secoués d’un fou rire,
trembleront de peur
ou encore tiendront bien

- aucune flamme ne s’impose –

et sans que l’on le remarque,
l’un fait clin d’oeil à l’autre.

vendredi, septembre 05, 2008

Paysages sans fin



1. Repos dont bénéficie le guerrier

Nous pouvons en bénéficier
sans en parler.
Pris sur le vif, prenons-nous
ou nous prend-il ?

Ne vaudrait-il pas mieux,
tous ensemble,
rester assis en attendant ?

Et que de bohémiens
nous sommes, Godot le sait bien.

La hutte de pisé,
bâtie au coin, dans l’aisselle du pays,
n’y est plus.

Tout ce qui en reste,
y gît, une poutre.

Henri oui lui y est,
assis avec sa longue barbe,
blanche déjà.

L’état sauvage dans son regard
le quitte dès qu’il nous voit
tous assis ensemble.

lundi, septembre 01, 2008

Cris et hennissements, pas de chuchotements






3. Alors prenons une fête,
de maison, de mariage,
pourvu qu’il y ait la musique.

C’est là que tu sors du ventre
du ciel et de la terre.

Tu montes une femme qui danse,
lui défais les cheveux,
et de tes pattes bats
le tambour et la flûte.

Pas moyen de te retenir.
Pas un chien qui t’aboie,
personne ne se moque de toi.

Soyez le bienvenu.

Coup sur coup de tambour,
plane l’haleine de flûte.

J’avais juré de ne pas te casser la paille,
de ne pas toucher un cheveu.
Et tous jurèrent avec moi.

Tous y participent,
lorsque tu te dresses
sur tes pattes arrière,
la crinière au vent,
enveloppant la femme en corps à corps
et laissant vent libre à ton esprit.

jeudi, août 28, 2008

Cris et hennissements, pas de chuchotements




2. Sur ton dos, pas moyen de s’asseoir
et à qui jouer?

Du coup, te voilà sur un échiquier,
plein de pions, de quelques tours,
de fous, d’un roi
et d’une reine.

Accompagné de ma reine,
nous nous engagions dans ses monts.

C’est là que je suis descendu,
assis sur le dos d’un âne.

Il fallait le diriger
de main forte pour éviter
qu’il me dirige dans les épines.

Pareille chose, tu ne ferais pas.

Tu es d’un calibre supérieur,
préférant danser,
faisant danser la poussière
d’un coup de patte,
cassant la terre.

Pas moyen de casser la terre.

lundi, août 25, 2008

Cris et hennissements, pas de chuchotements



1. Long et large le marécage s’évoque
plat dans un delta où personne.

Plus loin, des personnes pratiquent
le camping sauvage et s’étendent
sans habits sans gêne
au sable.

Tu y cours encore
sans selle, sans bride.

Pas moyens d’éclater des étincelles
sauf par les moyens propres,
de cris propres contre tes hennissements.

Ainsi fut-il, le pied
pris au clair du soleil et du vin
et le battement léger du clapotis au rivage,

contrairement à tes pas battus.

Le sang battant son plein,
l’haleine s’écrie et tout.

dimanche, août 17, 2008

Celui qui est en bois, ne jette pas de pierre



Mesdames et messieurs, surtout mesdames, cher lecteurs et lectrices, lectores et rayonnant le laser,

Vous avez eu l’occasion, que vous avez très peu saisie, et lu une série de poèmes rendant les formes sous lesquelles les hommes nous apparaissent, l’asticot, l’ours et l’arbre. L’ours est pour la femme une forme plus évidente que les autres.
A présent, c’est aux femmes que nous consacrons nos poèmes. Nous les trouvons dans le travail de bois. Les femmes qui travaillent le bois. Pour commencer, la scie. Elle chante actuellement à Péking. N’ayez pas peur si vous y trouvez le goût par expérience, ce blog est expérimental.

Celui qui est en bois, ne jette pas de pierre

1. la scie d’or

parfois femme veut bien
scier un bon coup.

Elle veut savoir
de quelle trempe
nous sommes.

L’or est pour celle
qui suffit de mettre la bouche
à la bonne pièce et de jouer.

Le bois qui durcit
au fur et à mesure.

vendredi, août 01, 2008

La Corne rit


Ce n’est pas le soir,
plutôt la nuit,
que la lumière livre
sa nature d’or.

Au bord de l’eau les trois,
l’arbre, l’ours et l’asticot,
le regardent prendre le bateau,
le regardent se faire prendre en bateau.

La Corne d’Or est relâchée,
la lune sourit
à montrer ses dents.

mercredi, juillet 30, 2008

En panne


et ainsi en silence se déroule l'histoire
du monde inconnu
où les femmes usent du monde
des visages crispés, fiers, inaccessibles, durs
où dans du carrelage émailé les mains propres
brillent d'innocence lavées
et le perculateur affiche un petit mot: en panne

comme si tout était dit
et tout est dit ainsi

poème du poète néerlandais pom wolff (http://www.pomgedichten.nl)

voir aussi le poème et sa traduction d'il y a quelques semaines

samedi, juillet 26, 2008

De l’ours, l’homme en passage



5. L’évolution n’est pas précédée
de recherche, tout juste l’inverse.

Dès lors, que sais-je, va savoir
comment une paramécie a pu
se développer en ours.

Par contre nous savons
que le poisson, qui sait tout,
nourrit la société des connaissances
et l’ours. Nous savons que le danger
nous guette au coin
de la table: un pot de miel.

Jusqu’à présent, c’est tout.

vendredi, juillet 25, 2008

De l’ours, l’homme en passage





4. Je me fais régaler, quel plaisir,
l’homme au sein de l’ours
le sait, il n’y a pas que le miel.

L’éléphant et l’ours et probablement
la baleine et le dauphin
rêvent jour et nuit.

Ainsi, ils se maintiennent
et retiennent plein d’histoires
et de poésie.

L’hiver, en rêvant, l’ours
écrit deux romans virtuels.

jeudi, juillet 24, 2008

De l’ours, l’homme en passage



3. Les Russes n’ont pas tellement
peur de l’ours, contrairement
aux adorateurs du lion
aux ongles artificiels,
aux dents artifrices,
aux pieds plats et à la poitrine de poulet,

dont le lion se fiche royalement,

qui ci et là ont un pape de trop,
qui de temps en temps s’élèvent
en éternuant,
répandant l’odeur âcre
d’herbe de l’Inde autocultivé,

dont l’ours en effet se fiche pas mal,
debout ou à quatre pattes.

C’est pourquoi l’ours, régulièrement,
mange un oeuf mollet,
fort mollet et des poissons.

Le poisson sait tout,
quel asticot!

mardi, juillet 22, 2008

De l’ours, l’homme en passage


2. La poule ou l’oeuf, que faire ?
L’oeuf n’a ni queue
ni tête et tout d’un asticot.

La poule a tête et queue.
D’un coup de patte d’ours
elle perd la tête.

Et puis, elle court comme jamais
elle n’a couru de sa vie, si vite.
La mort la rattrapera .

Non, la mort ne ment pas
et un jour ou l’autre nous attrape tous
aux bords où poussent sans cesse
le roseau et le bambou.

lundi, juillet 21, 2008

De l’ours, l’homme en passage


1. Par les mains d’une reine
qui, à chaque repas, pas par pas,
rend son époux de plus en plus ours,

un jouet prononce les lèvres
jusqu’à trompette.

Des tabliers gratte-tables se fichent
pas mal des restes du repas,
ne se reposant qu’après que nos envies
de manger, de boire et d’accoupler
soient satisfaites.

Au fond, nous sommes des ours
et le poisson nous saute à la gueule.

dimanche, juillet 20, 2008

L’ordre du jour caché de Bart De Wever




Pierre Mertens a beau écrire dans le Soir, que Bart De Wever serait un négationiste, par exemple, d’autres francophones belges ont beau supposer que ledit De Wever garde un ordre du jour caché, ils ne disent pas ce que ce Monsieur veut faire de notre petit pays aux grands habitants.

Dès lors, il est temps de le reveler. Le premier problème, c’est qu’il n’y a qu’un peuple en Belgique, on l’aurait presque oublié: les Belges. Certes, il y a différentes positions à l’égard de ce fait. Ainsi, les néerlandophones du nord, constituant une minorité non protégée, pourraient un jour demander la protection. Contre qui ou quoi? On peut toujours être francophone et habiter le nord du pays, sans facilités. C’est plus facile et il peut, ce francophone du nord, toujours se savoir membre de la Communauté français de la Belgique et, d’ailleurs, d’ailleurs.

Le mouvement dit flamand, en effet, est terminé. De Wever, grand historien pendant ses heures libres, le sait.
Le peuple belge fait grand état, à l’étranger bien sûr: la bière (InBev), le tennis, le théâtre (à Avignon), l’impasse du gouvernement fédéral (CNN, Al Jazeera), etc.

Comment en finir? Bart a trouvé la solution et la garde secrète. Comme le problème se situe uniquement à Bruxelles, eh bien, ce ne sera plus Bruxelles. On appellera notre capitale Jéruzalem (la Région de Jéruzalem Capitale). Les cantons de l’est constituent la bande de Gaza. Le nord du pays devient alors la rive ouest de la Jordanie (question de faire peur à Geert Wilders, voir photo, qui veut annexer le nord aux Pays-Bas par une solution négociée mais qui est recherché en Jordanie) et la Wallonie devient Israël.
La déportation des Juifs dans le Rand de Bruxelles se fera par des bus des TEC, engagés pour service spécial.
Et après De Wever, le déluge?

lundi, juillet 14, 2008

Pas en route pour le Damas mais parti pour Dinant


5. Ta voix que je trouvais
en tournant ma langue,
en m'exprimant en termes voilés
m’avait suffi ne me suffisait pas.

Ton bras – qui dépassait
de ton tombeau –
m’avait suffi ne me suffisait pas.

Personne ne savait faire de tes ailes,
pas un signe au mur,
jamais assez.

Pas en route pour le Damas
mais parti pour Dinant
nous avons lutté,
bras sur bras,
voix sur voix, toi
et ton silence assourdissant
à dévorer tout lieux
d’outre tombe, tu m’as eu
en imposant ce silence.

En tournant le dos à Dinant,
je t’ai repris et ressaisi.

dimanche, juillet 13, 2008

Pas en route pour le Damas mais parti pour Dinant




4. Toi ou un autre, c’est toi
exactement l’autre.

Je te porte, à voix, bien loin,
je ne te comporte pas.

La communauté, ja kom zeg,
des sans-pieds, prend des ailes.

Parmi eux par exemple
la Jolie. Et comment ? Angela.
Ou encore Henry. Parti pour le Brésil.

J’ai fini par occuper la ville
que tu avais quittée,
quand l’autre, l’ennemi, l’a occupée,
pour rejoindre cet autre.

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