vendredi, février 23, 2007

La rue

Les poètes connaissent la rue, pas plus que les autres. Ils y voient souvent plus que Jean Modale. (ou encore Juan Modale, etc., qui, à l'époque, portait la casquette, et qui, à présent, en porte une à l'envers). Dans la rue, tout bouge, sauf l'oeil de l'artiste, voire du poéte. Et vous, alors? Eh bien, vous aurez l'occasion unique de vous exprimer dans la rue... en naviguant à http://www.chalkpoetry.blogspot.com/ dont vous trouverez le lien dans la liste affichée au présent blog.

jeudi, février 22, 2007

Pour qui veut écouter et voir all along the watchtower

et pour le lire:

Il doit y avoir une issue quelque part
dit le plaisantin au voleur
Il y a trop de confusion
Je n'arrive plus à respirer
Les hommes d'affaires ont bu mon vin
Les laboureurs ont creusé ma terre
Aucun ne rendra le vin
Personne n'en a la moralité

Aucune raison de t'énerver
Lui répondit gentiment le voleur
Il y en a beaucoup d'entre nous
Qui pensent que la vie n'est qu'une blague.
Mais toi et moi on a dépassé tout ça
Et ce n'est pas notre destin
Alors ne parlons plus faussement maintenant
Il se fait tard

Tout le long de la tour de garde
Les princesses regardaient le paysage
Pendant que toutes les femmes allaient et venaient
Ainsi que les domestiques pieds nus
Au loin dans le froid
Un chat sauvage a miaulé
Deux cavaliers approchaient
Et le vent commença à hurler

Au-delà de la querelle





Au-delà de Byzance, ciselée et solidifiée,
se trouve à présent Istanbul. Au-delà
de Byzance se tait
la querelle, une plume tombant par terre.

Il y a une porte une seule
par laquelle l'élévation a lieu.
Jamais de la vie ni des poils.
Peindre les mains et les pieds
d'une couche d'apprêt à quelque contraste.

Ci et là gît une poussière bleuâtre,
prenant une forme vague
de femme, y compris temple et bout des seins.

Coupoles d'Istanbul,
ainsi le font-elles,
divinement et pleines de grâce.

mardi, février 20, 2007

Slam

Le slam en poésie est connu aux Etats-Unis, où le genre est né, ainsi qu'aux Pays-Bas et en France. La Belgique vient de le découvrir, exclusivement au nord du pays. J'ai été impliqué dans cette naissance, à titre du membre du jury du concours de la province d'Antwerpen.
Inutile de dire que surtout les jeunes y ont participé, contrairement aux Pays-Bas, où ce genre ne connaît pas de limite d'âge. La plupart des slammeurs qui ont défilié, confondent le slam et le bruit des portes claquantes et produisent une haute sonorité. Les autres ont surtout produit une poésie qui enchante. Toutefois, ce ne sont pas eux qui ont gagné le concours provincial.
De plus, quelques-uns sont allés encore plus loin, en confondant concours et guerre. L'ambiance était donc plutôt aigre, les sentiments plutôt mixtes.
Une autre tendance, moins agréable, est l'expression directe, sans métaphore, dans un texte qui devrait plutôt avoir lieu dans un journal. L'égo comme centre de l'univers, démonstrant, voire montrant fesses et cul, bite et couilles. De quoi s'amuser quelque peu et faire oublier la poésie. Dommage. J'en oublie le slam et je retourne à la poésie.

mardi, février 13, 2007

feux du couchant

Le soir aéré, rouge, tombe et remplit
pas par pas le temps, notre temps. Rien
n'y ressemble.

Beaucoup se supprime, tombant de la lumière.

Ce que le nord et non seulement
le nord, couvre, ne trouve point de nom.

Le peintre en manque,
le voilier en manque
de vent et de nues, soleil marin.

Nous fermons les rangs et traînons
dans la rue, au café ou
au centre de la tempête.

Le froid ne nous surprend plus,
en effet, qu'est-ce qu'on attend?

La glace ne rompt plus l'ère,
elle nous limite, n'explique plus,
casse l'œil ci et là.
Tout se glace, même le sang.

Reprise



Leurs formes aplaties, les arbres
constituent une plate-forme excellente,

tandis que la terre laboure,
s'arc-boute sous le tarmac.

L'oiseau en voit autant.
Il est tombé de la volée et,
ayant vu un oiseau géant
vrombir et mugir,
il a rejoint sa volée.

Aucun caoutchouc ne mugit plus
que celui du doudou
lors de l'atterrissage.

Au-delà du vol,
nous voici peausibles.

jeudi, février 01, 2007

Quelle vie!



Ma vie en tant qu'arbre

Lorsque les premières branches dans mon chef
m'ont pris, le vent avait libre jeu à me faire
tomber. Je cherchais arme à prendre racine,
à avancer des deux côtés.

Ensuite, des feuilles me sont poussées, ramassant
les goûtes les plus fines, à la bonne heure.
Le long de ma colonne, elles ont dégouliné,
se rassemblant dans mon ventre, lac
cachant de l'or, dont des rapes
ci et là collent à mon haleine.

Le tout se passe en huitièmes,
sous le signe que je porte,
de moins en moins lourd,
sur les épaules. Ma tunique

y est accrochée et d'un
coup, je l'enlève.

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