mercredi, novembre 26, 2008

Le beau monde



Vous auriez tout aussi bien pu
me servir comme dindon,
quelle farce vous auriez donnée!

À quoi bon si l’on ne sert à rien?
À table!
Servez-vous quand même,
que je vous déplaise.

Et buvez ensuite, oubliez,
tout comme vous êtes tous
des oubliettes.

mercredi, novembre 19, 2008

bonds de mou rire

1. Dépourvus de poils jusqu’à la moelle,
glacés jusqu'aux os,
nous arrivons enfin chez nous,
à la maison aux ossements

mais tant qu’il y reste
de la masse à pétrir,
nous ne rentrerons pas,
nous ne rentrerons pas encore
à la maison aux ossements




2. quelle espèce de vilain poids,
pendu en équerre,
promptement propre
et carabinier d’une carabine

gardez-moi ça à l’intérieur,
câblons nos bagages
avant de commencer à décomposer.

mardi, novembre 11, 2008

Fort comme ours

Il y a plein de questions qui se posent chaque jour: où en est Ariel Sharon? Et où l'affaire Bruxelles-Hal-Vilvoorde? Combien de temps encore? Et où va-t-on? Nous, en tous cas avions publié ici au mois de juillet, un cycle de l'homme en passage, ours par exemple. Concrètement, c'est à Hal qu'il passe. Et pour aller où?

(suite du cycle “l’ours, l’homme en passage”)

pour Laurent H.

1. Le sax, avant d’arriver
à bout de souffle, cupide,
court les dernières notes,
fulmine encore, s’arrête.

L’ours se lève.
Bien que sa corne en pousse
d’autres, à présent il en a
vent.

Il insiste à dépasser une autre
limite, voire une frontière
linguistique. Aucune nostalgie
cavernée ne l’empêche, nulle part
ses pantoufles se sont trouvées.

Un ours n’est pas pantouflard.



2. Son fauteuil n’est pas son fauteuil,
pas tout à fait et lui va bien.

Il ne rouspète pas, sa corne se
repose, alors qu’il s’est posé
en robe de chambre complète,
bien dans sa peau.

Sa caverne, c’est où il pousse sa corne.

A nouveau, le saxophone entame
une note, l’instrument tient le musicien.
Ils s’y mettent, à tenir la note,
la laissant s’éclater bien rangée.

L’ours boit, quelle bière

vendredi, novembre 07, 2008

Des choses épouvantables se passent dans la rue et à la foire des livres



Tout ce qu’on voit dans la rue!
La crise financière touche l’économie réelle. À Bruxelles, dans la rue, une fourgonnette passait qui affichait que le patron de l’entreprise, de ses propres mains toutes propres, vient nettoyer vos carreaux. Sans doute a-t-il été obligé de licencier son personnel.

Pour autant qu’un autocar à six roues et long comme une semi-remorque puisse prendre son virage à toute vitesse, à Bruxelles deux de cette espèce viraient de la sorte dans la direction de la rue des Colonies. En Egypte, ils foncent encore plus. Rien d’inquiétant, si ce n’est que les autocars concernés et dont question portaient le nom De Ras. La race? Non, mais, en néerlandais, ras est neutre : het ras! Le race, quoi? Quelque chose d’impur court les rues. Soit, en arabe, ras signifie la tête. Mais alors et encore, het hoofd, ce serait het ras. Autant écrire ‘l ras, el ras ou al ras.

C’était le matin à Bruxelles. À midi, la circulation était bloquée comme jamais avant. Quelqu’un aurait-il perdu la tête au volant, perdant du coup le contrôle du véhicule?

Ce qu’il ne faut pas faire au volant, encore moins à de pareils instants, c’est de téléphoner en tenant son mobile en main. Voyons, à de pareils moments, il y a plein de véhicules de la police qui essayent à leur tour de circuler, sans espoir … et vous voilà vu gsm en main!

Mais les enfoirés que l’on voit à la foire des livres …..
Ils font de longues queues devant les livres de cuisine. Quoi, alors que la cuisine est un art que l’on apprend de façon intuitive, le plus souvent de mère en fille! Hélas, le philosophe allemand Georges Hegel a mis ses doigts dans la casserole moyennant un sous-produit de son esprit, le féminisme et depuis, la sauce ne prend plus. La recette non plus. Et voilà ce que l’on voit qu’à la foire des livres : un enfoiré que beaucoup de gens ont vu défiler à la télé, cette éternelle source de tristesse et de bêtise humaines quotidiennes a été invité par quelqu’un qui se prend pour un éditeur, afin d’écrire, disons : faire écrire un livre de cuisine, sans s’y connaître bien sûr, l’auteur fantôme s’en occupera (on vient de nous signaler le passage d’un auteur nègre à la hauteur du stand 315. ) et, ô comble, ensuite cet enfoiré figure dans un programme de cuisine à la télé.

D’ailleurs, ces éditeurs s’en fichent pas mal que les gens, qui achètent le livre, le lisent, voire se mettent à cuisiner. C’est connu. Nous sommes tous des connards, pas de cuisiniers d’un consommé mais des consommateurs bêtement.
Tout a commencé par celui de l’actuel gouverneur de la province du Limbourg, Steve Stevaert. Au moins, celui-là a le diplôme (diplôme nécessaire, quelques expériences peuvent constituer un surplus).
Les éditeurs se frottent les mains, pas au tablier bien sûr.

En tout cas, la foire en est pleine, tous des enfoirés qui ont publié un livre de recettes de cuisine. Ils signent ce livre, y ajoutant un message personnel pour le con qui l’achète. Voici au moins qu’ils écrivent.

En voilà un qui se rendait aux toilettes lorsque j’y passais. Il n’était nullement pressé. « Non, je veux seulement quelques minutes de calme », s’exprime-t-il. « Et comment te sens-tu, l’auteur qui ne sait pas écrire? » « Eh bien, à vrai dire, cela se sent surtout dans le porte-monnaie ». On n’est pas allés plus loin, les portes des toilettes l’appelaient.

mercredi, novembre 05, 2008

En tout et pour tout


Figure-toi, on n’a pas toujours,
voire plusieurs fois, facile
à dire notre mot.

Tel ou telle, quel que soit,
on en a toujours la bouche pleine,
la langue pleine
d’obstruction.

On a deux fois plus facile
d’écrire, si facile parfois
que progressivement
nous nous dépassons,
inscrivons et partons en rêve.

À chaque fois nous le captons
par l’oreille, à peine visible.
Il nous rend alertes,
debout, bras dessous.

C’est le moment de nous coucher,
d’éteindre la lumière, c’est tout.

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