jeudi, septembre 30, 2010

Richesse de l'homme, quelle fortune!

1. La faculté d'empathie

Tu crois bien me voir,
par exemple assis ici.

Une fois ici,
et puis là,
où toi tu es assis,
et de retour.

Nous nous en sortirons bien.

2. La faculté de se défouler

L'onagre, si sauvage se fait
dépasser,
même le merveilleux cheval de labour se fait
dépasser,

par l'âne degré,
le superlatif de l'onagre,
qui se défoule,
le managre.


3. Endurance

À l'issue, si
je t'aime
et comment je tiens
le coup auprès de toi,

je me trouvais là.

Des flots,
ci et là,
et moi, tout nu
et près du naufrage,
j'allais nager.


4. La faculté de production

Ils ne parlent ni
se taisent, ils sont couchés
et murmurent
dans le vide.

Dans le plein,
pendant un instant,
ils grognent,

sans savoir
qu'ils attendent
à être réveillés
et transformés
en mots parlant,
en phrases chantantes.


5. La faculté d'encaisser

J'aurais dit en parlant:
ronges ton frein avec zèle,
mais je me tus et te regardais péter.

Alors que c'était toi
qui as frappé,
gaité à gauche,
acharnement à droite,
mais je me tus
alors que toi

et moi depuis longtemps
m'étais acharné dans tes soupçons,
lorsque tu as frappé fort
j'ai laissé couler librement
mon poison dans tes veines.

dimanche, septembre 19, 2010

Autoportrait quasi incomplet




1. Suis-je un idiot savant,
va savoir, oui,
j'ai un grade universitaire.

Suis-je dangereux,
voire un danger public?
Allez savoir vous tous!

Je vous touche tous en toussant, non?
Et en écrivant? En déclamant?
Allez savoir vous tous!
Je suis – au fond – un simple virus,
une paramécie qui a pris
la chute en haut.

Le contre-Icare, quoi, en bref,
et Dédale est notre père à tous,
allez savoir vous tous!


2. Notre père à tous à aidé Pasiphaé
à s'accoupler avec un taureau blanc.

Quoi! Et pas un prince blanc,
pardon, charmant assis sur un cheval blanc,
bof, zut, j'ai perdu
le fil et le nord.

À tordre et de travers, il faut attaquer.
Je ne casse rien, c'est vrai,
attends voir un peu.


3. Des coups et des gifles à distribuer
il nous le faut
afin de garder à niveau
notre condition et le pays.

Nous en sommes fort tuméfiés
et satisfaits, on nous l'a imposé,
qu'avez-vous cru?

Que nous, citoyens de Calais,
toute chair n'est pas venaison,
sommes d'une moindre trempe!

Il nous faut couper à fond
dans notre propre chair.

vendredi, septembre 03, 2010

Cult d'image (2) et critique de la poésie

1. Un caméraman? Un homme qui
ne pouvait croire ses yeux,
ni détourner sa tête.

L'évadence? Toute crachée,
le doux vent en tomba
en silence et tout tremblait.

Là-bas, dehors, des spectateurs, habitués
du très précis,
ne voyant rien, ni poil, ni précision,

crient: garde ton cool, le mec,
dans ce pool à grenouilles, le mec,

et crient: appelle un chat un chat,
un con un con

et le metteur en scène crie: cut!

En voilà un qui y ajoute: au fond,
je le trouvais vachement expérimental,
bien que trop.

Les yeux bien rincés,
les mains tremblantes,
on ne fait jamais que trop bon.

2. Le désir fait bouger les montagnes,
il faut le croire
si tu vois
d'où nous sommes venus
pour aller où, tout ça.

Et quelle écriture nous avons
tracée dans la peau l'un de l'autre,
elle porte un nom
pour finir et pour habiter
sous nos épidermes.

odalisque

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