mercredi, mai 30, 2007

Incorporé



Ce n’est pas dû au feu que le soleil
nous éclaircit, nous rougissons de froid.
Le travail couronné ne nous advient
que lorsque la corde se casse.

À quoi ressemblerai-je, autrement,
comme s’il s’avérait clairement
que le revoir s’approche?

Ainsi tu es venue, tu continues
à sortir des brumes, pas autrement
que rouge, au matin le soleil.

Grâce à quel feu nous voyons
le soleil se lever, couronner le jour.

mardi, mai 22, 2007

Biographie


Né à Menin en 1953
Licencié en philosophie
Emploi actuel: traducteur
(le poète dans la tradition romantique se voulant maudit, j'écris dans une autre tradition, celle de la poésie blanche. Dans cette tradition, il est normal qu'un poète s'intègre dans la société. Voir par exemple Wallace Stevens, récemment traduit en français)

Vit à Sint-Niklaas et à Béni Mellal au Maroc

Bibliographie
Début à la radio (3e chaîne, dite culturelle) en 1977 et 1978 dans un programme appelé 'Foon', émission de poésie musicale et de musique poétique. Production Karel Goeyvaerts et Freddy De Vree.

Poèmes:
° Publication en néerlandais en 1979 d'un recueil intitulé "Qui se souvient encore du village? Les autoroutes" par la galerie Half maart à Leuven
° Ayant vécu et travaillé pendant trois ans sans écrire, reprise en 1984 par la publication d'un cycle 'rondoods' (rondo mortel) lors d'un événement multidisciplinaire au château de Woluwe, près de Bruxelles
° Publication de poèmes français dans la revue des arts et de la poésie internationale des avant-gardes, Tempus Fugit (1985 - 1988)
° Publication dans la revue Brutaal (lalangue bruxelles) de poèmes et d'essai en tant que membre de la rédaction (1997 - 1998)
° Publication d'un recueil "Landinwaarts, van uiterzijde" (Vers l'intérieur du pays, par l'externe), janvier 2006, éditions Litera este
En 2015, publication d’un recueil « Tijd voor het einde » (Temps pour en finir), publié à Eindhoven, éditions Heimdall

Fin 2016 – début 2017, publication d’un poème en français et en anglais aux Etats-Unis (magazine et site web POETRYREPAIRS) de John Horvath

Mai 2017: publication d’un recueil « Tot welbevinden van otters en hamsters » (Pour le bonheur des loutres et des hamsters) aux éditions Scriptomanen, Aalst. (vous pouvez le commander et acheter au site web de l’éditeur – cliquez sur ‘site web)



Essais:
° Essai sur le degré moyen dans la poésie moderne intitulé "Bon gré mal gré, bon grain mal grain"), publié à l'Université de Leyden (Pays-Bas), introduisant Jacques Lacan et Henri Michaux (1986)
° Monographie sur le peintre Guy Vanden Branden (50 ans de constructivisme: ), 2000, éditions Pandora, Antwerpen
° Essai sur la possibilité d'énoncer par le langage ou les trois niveaux dans la langue, publié dans la revue Brutaal, 1998 (il s'agit d'une mise à point d'une contribution à l'université dans le cadre du cours de la philosophie du langage concernant le zen (bouddhisme) et la philosophie du langage

Membre des cercles de poésie Hopsack (café littéraire), Muzeval (poésie au café), Vers Geschild (fraîchement épluché, poésie au restaurant)

Ministre des Affaires caustiques et humouristiques au cabinet d'ombres chinoises (1988-1990)

lundi, mai 14, 2007

Quelques questions crucio-banales, comment ne pas y répondre et d'où naît la poésie




Tout d'abord Willem-Frederik Hermans. Écrivain hollandais, il a quitté son pays pour s'installer à Paris, qu'il a quittée à son tour pour se retirer à Bruxelles. Les Français ne comprennent pas pourquoi les Hollandais aiment tellement vivre en France. Les Hollandais en rêvent, certains le font. Hermans y a fait exception. S'il est allé jusqu'à Paris (et pas plus loin comme les autres Franco-Hollandais), c'était pour mieux développer son surréalisme. Toutefois, le surréalisme étant par définition belge, c'est à Bruxelles qu'il s'est trouvé mieux. Hermans, éjecté, craché par son pays natal pour être un surréaliste, c'est-à-dire un Belge au fond, comptait quelques Belges parmi ses amis les plus fidèles.



Le menu d'un restaurant vise à donner appétit. S'il donne inspiration à un poème, est-il plus efficace ou moins? L'onglet…



La tête dure s'entête, et le cou? Boude-t-il ou coude-t-il? Nous voici plus proche de la poésie. La poésie, observant un cou courbé légèrement, reprend sa ligne, sa courbe et découvre, sous-jacent, l'entêtement que l'on ne verra qu'après une métamorphose. D'ailleurs, il y a des peintres qui font le même, voire des femmes au foyer qui le voient arriver. Le poète peut se trouver partout et n'a pas toujours besoin de poèmes.



Le menu annonce un onglet, le poète passe, se passe du menu et du déjeuner, passe outre et se gratte la tête: mange-t-on des onglets? Il pourrait aussi bien se casser la tête, mais il n'est pas en service payant pour savoir si l'on mange des onglets et comment: il est libre et compose. Si dans sa composition, il tisse quelques passages des heures passées, tels qu'il les a vus avant une métamorphose quelconque, voire en pleine métamorphose, il arrive au menu complet du jour. Le cuisinier en chef dudit restaurant n'a pas le droit ni de réclamer des droits d'auteur, ni d'imposer la loi du silence, ni une autre loi. Le passant, arrivant chez lui, y trouvant l'habitant, se retrouvant à côté de son épouse ou de son époux, mange et écrit.



(Autres questions crucio-banales à traiter ou non: l'odeur fraîche des draps de lit incite-t-elle à faire l'amour? Ou est-ce plutôt l'odeur acre de sueur dont les draps sont trempés? C'est la question Napoléon. Si une femme n'a pas de fessier, comment attire-t-elle l'attention des hommes? Si un homme a les fesses toutes plates, attire-t-il l'attention des femmes?)





Petit poucet

Si c'est l'ongle, déchirant parfois

déchiré, qui gratte l'onglet,

portant son message à quelque insu,

que faire, sinon se casser?



D'abord l'onglet? À fleur

et à papier, il gratte lui-même

le passant, non l'habitant.



Et l'ongle, alors? Que le pouce

ne peut s'accorder sinon il se déchire.



Mieux vaut se gratter,

que de se casser la tête, voilà



ce que nous apprend l'onglet

à l'insu de l'ongle.

vendredi, mai 11, 2007

Terre par rapport


Hilarité d'une colline:
elle ne se contente pas
d'être terre à terre.

Par rapport au plat pays,
moins de pieds y passent.

Le chant du fou sur la colline,
porté par le son d'un sax,
libère le pouvoir, en jouant
envoûtant trombant tremblant.

(photo: Sylvia Stuurman)

jeudi, mai 10, 2007

Le moteur vrombit à deux temps



1. Le verbe à l'œuvre, quels sédiments
avant qu'il ne s'y mette,
quel tas de peines il produit,
tel qu'il vaut mieux se taire.

Il devrait y avoir une issue quelque part.

2. Bien qu'il nous accueille nous
assimile lentement sûrement
il nous assiège.

Un jour le flux de subsides coagulera
en vue de déclore, d'exploiter
et de s'échapper.

3. Il nous échappe à votre œil,
à votre fenêtre ouverte sur le monde.
Il nous héberge, tout en nous délaissant
au sommet d'une montagne, pas seuls.

Il ne file pas mais demeure,
nous effaçant.

Il s'agit du seul arbre.




4. J'ai suivi jusqu'au bout le Nord.
En effet, l'air est libre
du sentier derrière moi.

J'ai suivi jusqu'au bout
pour arriver au sud,
à la même chaîne de montagne.

Ainsi la quête pendant quelques instants
s'arrête-t-elle ici.

Sans y faire attention
ni compter combien de fois
le matin le soleil se lève,
c'est là que se trouve l'orient.

mercredi, mai 09, 2007

Frivolité dans l'ordinateur?



Voici que par miracle, l'ordinateur qui sert Blogger m'a répéré, alors qu'il n'a pas arrêté de répéter que je ne m'y trouvais plus. Il ne me trouvait plus. Je me suis retrouvé. Frivolité de l'ordinateur de Blogger, voire de Google? Ou encore: Mystère?
"Vous vous demandez certainement qu'elle est la liaison entre "l'art de la frivolité" et l'informatique ? Apparement aucune.
Mais quand une de nos collaboratrices (ingénieur informaticien) se donne à sa passion, on trouve immédiatement la liaison et les points communs entre les deux.
Alors nous avons souhaité lui donner la possibilité de présenter et vendre ses créations.
Regardons ce travail ! Comme pour l'informatique, le travail manuel est précédé d'un travail intellectuel ; la patience et la minutie sont exigées, le calcul et l'imagination également.
L'oeil est émerveillé face à une telle finesse et beauté."

vendredi, mai 04, 2007

Le moteur vrombit à deux temps



1. Le verbe à l'œuvre, quels sédiments
avant qu'il ne s'y mette,
quel tas de peines il produit,
tel qu'il vaut mieux se taire.

Il devrait y avoir une issue quelque part.



2. Bien qu'il nous accueille nous
assimile lentement sûrement
il nous assiège.

Un jour le flux de subsides coagulera
en vue de déclore, d'exploiter
et de s'échapper.

à suivre

mercredi, mai 02, 2007

Comment rendre un jour extraordinaire?



Dans la rue, il y a des masses de gens aux heures du jour. Disons, entre huit heures et vingt heures. Il y en a tellement que l'on n'y fait pas toujours attention. On regarde à peine, on marche. On marche tellement que l'on ne trouve pas le moyen de s'arrêter, sauf si l'on atteint son but. Un magasin, un bureau, une place quelconque où l'on se dirige.
On ne connaît pratiquement personne dans cette masse. Le passant y est invisible. Parmi les passants, un homme marche le long du trottoir écoutant le vrombissement des moteurs. Il ne semble pas avoir de but. Il se promène et écoute le vrombissement des moteurs dans la rue. Camions, voitures, moteurs à essence, moteurs à gasoil, vélomoteurs, moteurs des motards.

Peu importe s'il faut chaud ou froid, s'il pleut ou pas.

Il est passé dix heures, le flux des passants diminue. L'homme écoute en se promenant. Il n'a rien d'autre à faire. Porte-t-il la barbe peu drue, le vêtement quasi exotique? À Londres ou à Paris, l'exotisme n'est pas le même qu'à New Dehli ou à New York ou encore à Dakar. Peu importe son vêtement. Quant à la barbe, passons. Il ne porte pas la barbe.

Le danger était imminent mais s'écarte de la sorte.

Sommes-nous en train de suivre un espion à son insu? Le savons-nous? Le saurons-nous? Ou est-ce un homme quelconque, sans but, se promenant? Un espion ayant un but secret, se promène tel quel, afin de garder son but secret. La plupart des espions en service se promènent ou conduisent une voiture, dont le moteur vrombit. Il y en a aussi qui se contentent d'un taxi.

Il est à peu près onze heures lorsque l'homme entre dans un immeuble. Un quart d'heure après il sort. L'immeuble, à première vue portant un grand nombre de plaquettes, héberge des bureaux. Il est donc probable que l'homme en est sorti avec un papier. Ou avec une donnée quelconque qu'il porte dans son portefeuille, la donnée étant couchée sur papier ou encore enregistrée dans une puce. Il ne faut pratiquement aucune imagination pour s'y faire une idée. Nous sommes parfaitement rassurés. De quoi? De son sort? De notre sort? Ou serait-il simplement entré pour y observer certains mouvements, pour y revenir après afin d'effectuer un vol, un cambriolage ou un attentat? Cela est moins rassurant.

À force de réfléchir de la sorte, nous le perdons de vue dans la masse qui afflue à partir de midi. Attendons quatorze heures, au lieu de chercher quatorze heures. Tout serait parfait si l'homme disparaît dans la masse Rue du Midi. Rien n'exclue cette coïncidence. Vous dites alors: cela doit être Bruxelles! Ou plus parfait si l'homme disparaît dans la masse Rue Cherche Midi. Paris, ça alors! Cela est d'ailleurs parfaitement égal: l'union européenne est arrivée à tel point où il peut pleuvoir tant à Bruxelles qu'à Paris, au même moment, avec le même volume d'eau tombante. Toutefois, il ne pleut pas.

Il est dix-huit heurs lorsque nous le retrouvons. Qu'avons-nous fait pendant toutes ces heures? Qu'a-il fait, lui, l'homme que nous avions perdu de vue?

Il sort d'un bistrot et, sans écouter les bruits de moteurs, prend un bus. Il en descend pour ouvrir, d'une clé qu'il sort de la poche, une porte de maison. Serait-ce son château? Il est rentré.


Un moteur ronronne et vrombit
en montant progressivement, lentement
- voilà le ver qui brille -
le mont venus.

Sans papiers sans plus
il arrive et à la longue.

Abîme au mont des arts
pointant vers l'art moderne.

Tout l'art consiste à fermer
l'abîme au mont jusqu'à la longue.

Crie va viens joins rejoins moi
à tout coup à couper tout rituel
dépassant trépassant
qu'y a-t-il ici
qu'il faut extraire
d'un si petit mont
à si petit abîme qu'à

la longue tout galope tel
que tout déborde et encore
et en corps en sève au lit
.

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