dimanche, février 19, 2012

Paysage en mouvement

Pourquoi travaillons-nous, jouons-nous? Un peu de reconnaissance, d'estime, c'est ce que nous voulons, non? Eh non, diront comme toujours les poètes et autres artistes. Ceux qui connaissent quelques succès, savent que le succès est précaire car extra-artistique. Quel scandale que d'avoir du succès! Que c'est gratuit!

En tout cas, je m'en fiche éperdument (un jour, un collègue qui avait son bureau au même couloir que moi, venait m'annoncer qu'un journal, le sien, m'avait félicité. De façon anonyme, entre tirets: – dont le texte, d'ailleurs, a été traduit de façon excellente -).

Chaque jour, de nombreuses gens font un travail excellent qui ne veulent pas d'excellence, qui n'espèrent plus la reconnaissance. Il y en a toujours qui sont prêts à courir à leur place pour obtenir une plume. Qu'ils la gardent, de préférence dans le cul.

Retournons à nos moutons, en l'occurrence mon âne, et voici un poème, donc.

Paysage en mouvement

Aucun désespoir
ne se soucie de moi.
Aucune encre noire
ne gâche mon foie.

Un nuage que de l'air
descend et met sa chaussure.

Un âne passe, sans aucune
attention qu'il porte au nuage,
ni à moi sur son dos.

Le nuage frappe
à la porte d'un artiste beau peintre,
dont on n'a plus rien appris.

Je dirige les pas d'âne vers la montagne.

jeudi, février 09, 2012

Haut vol

La figure de proue ayant arrêté
de fumer,
elle s'emplit d'agitation.

Il ne fallait pas attendre longtemps
avant qu'elle ne se sépare
de sa Rolls Royce.

Temps révolu.

vendredi, février 03, 2012

Le tieftalien expliqué aux zéroplus

D'abord, permettez-moi, cher lecteur et navigateur ou internaute, d'expliquer le zéroplus. Rien à voir avec le séropositif, mais quand même positif, un plus. Vous n'êtes certes pas nul, mais plus. Pourquoi? Parce que vous êtes à la recherche de vous ne savez pas toujours quoi.
D'un complément, peut-être? Une grande partie d'entre vous me répondent: non, merci. Dans cette grande partie, un tiers y ajoute: j'ai déjà donné. Ce qui donne: non, merci, j'ai déjà donné. Ce sont surtout les femmes qui parlent ainsi. Les autres, surtout les hommes: disent: non, merci, j'ai déjà trouvé.
Alors, que cherchent-ils encore? Un supplément. Un plus. Plus que zéro. Un, parfois deux. En fait, ceux qui cherchent à savoir, n'arrivent pas ici. Ils se trouvent sur les pages info, voire scientifiques. Sont-ils nuls qui cherchent à savoir? La réponse nous échappe.
Or, le tieftalien, issu plutôt de lalangue que d'une langue, offre tant un complément qu'un supplément. La poésie en tant que complément, voire supplément? Souvent, elle ne sert qu'à démontrer que la vie d'artiste est dure, que le merci du monde n'existe pas ou que la vie n'est qu'un triste passage vers d'autres lieux, mieux dire sans mots.
Le tieftalien par contre ne rend pas la vie d'artiste, dure ou paisible, bien que ceux qui relisent deux fois le même poème, souvent voient apparaître au fond des mots une lueur. Une ombre, aussi. En tout cas, quelque lumière. Serait-ce là, la vie? La vie, serait-ce ça? Pour trouver le supplément, il faut lire au moins deux fois.
Le tieftalien vous facilite la recherche du supplément là, où il se limite. Il se limite par exemple à un nombre restreint de mots et de phrases. Il va, en effet, se faire inspirer plutôt par la marche, lente ou rapide, des mots qui se cherchent, créant une musique de fond ou de premier plan, arrivant ainsi à la parole, toujours ou presque toujours pleine.
D'autre part – mais où donc se trouve l'une part? – on ne peut échapper, vous, le lecteur, moi le poète, à l'élément subjectif, qui, dans le tieftalien, sont des éléments subjectifs. Il y en a trop pour les traiter ici. Il suffit de lire les poèmes et vous verrez. N'empêche que j'insiste sur les éléments suivants: le tieftalien est en même temps marxiste et zappatiste. Tout d'abord, les deux tendances parlent une même langue, l'anglais en l'occurrence. Marxiste, il l'est le tieftalien, dans le sens de la fraternité des Marx Brothers, sans exclure le frère Karl. Zappatiest, il l'est le tieftalien, dans le sens où dans la mémoire de Tiefenthal, se sont gravés des paroles et quelques musiques du fondateur du mouvement, Frank Vincent. Elle est tout comme un pingouin captive de ses cordes, bweng, oh oui, oh oui. Nous y sommes tous pour l'argent. Aimez-vous les films à monstres? Moi, j'adore les films à monstres et moins ils sont coûteux, meilleurs ils sont. Mais c'est quoi, être moins cher? Eh bien, rien à voir avec le coût du film. Non, non, non. Permettez-moi de vous expliquer. Il faut vous imaginer King Kong qui attaque l'immeuble de l'empire, the Empire State Building. Eh bien, au moment exact où son bras atteint l'immeuble, une partie en tombe et nous voyons le mécanisme.
Les frères Marx, par contre, n'ont pas les bras mécaniques. Si une part en tombe, se sera un pan d'étoffe, une manche qui se perd; cela peut, d'ailleurs, arriver à n'importe quel moment, pourvu que quelqu'un l'ait vu.
Voilà ce qu'il faut savoir et ne pas savoir et hop, il est temps d'en finir et à la lecture maintenant:

Le temps est venu d'en finir

1. Nues à la voûte du palais

Il pleut à l'intérieur
à travers la voûte
de son chef.

Il pleut de noirs desseins.

On ne le voit pas ni l'entend
rire, même en trébuchant
et en tombant dans son propre complot.

Nous qui rirons les derniers nous
moquons bien de lui et l'accompagnons
d'un coup de pied au cul.


2. Le chant précède la chute

Entre son pillage et sa chute,
la plupart sont tombés
morts en souriant.

Il donna l'ordre de tirer,
de massacrer, de les pendre.
En l'absence d'une mer,
il ne donna point l'ordre de les noyer.

De forte main il dirigea
son pays incontinental
en ligne droite
vers l'abîme.

Jusqu'au jour où,
en pleine semaine,
vers deux heures de l'après-midi,
au beau milieu de la grand place,
un groupe de musiciens
apparut sans disparaître,
joua et chanta:

"tout comme nous il n'est qu'un pingouin,
bonjk,
lié par bondage à son trône,
oh oui, oui ho, oui ho".
Un spectre parcourt l'Orient
au beau milieu le moyen orient,
parcourt même la Russie
et à Cuba il fume un cigare.

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