lundi, août 13, 2012

On y va, en vacances et au canal (4 et fin)

préambule:
Sous le soleil exactement, qui nous arrive enfin - voilà l'été! - je me balladais, aujourd'hui, à Bruxelles, hésitant entre les Filigranes et les Tropismes. Est-ce le trop de soleil qui a fini par me pousser aux tropismes? Zut alors, joe, j'y ai acheté trois bouquins, quelques dizaines d'euros.
Surréaliste?
Le Canal figure parmi mes achats. Jean-Claude Dubois, poète. jamais entendu parler de lui. Edité par Manier et Mellinette Cheyne. Jamais entendu. J'ai ouvert le recueil: du pratiquement tout vu! Du à la mode bourgeoise, incroyable! Mélancholique, coliques etc. Mais il y a plus.
Je me suis mis à 'répondre' aux poèmes. Et voilà l'été et bientôt je me retirerai pour mes vacances, pour rendre vacant mes esprits. J'espère à ce moment-là pouvoir publier ici mes poèmes en réponse à M. Dubois.




Jean-Claude Dubois, le canal et moi


En suivant le canal, en français,
le long de l'eau, sa langue change.
Vers le nord, le néerlandais.

Ik heb altijd gesproken tot het kanaal
maar het kanaal weet dat
als je alleen spreekt
je daarom nog niet de waarheid spreekt.

(dat zeg jij; maar ik
spreek niet tot het kanaal.
Ik spreek de vissen toe in het kanaal
tot ze toehappen; je bent nooit alleen bij het kanaal.
Ik hou van de vissen,
de vissen houden niet van mij.
Zodra ze me te zien krijgen, haten ze me)

(tu parles; moi, par contre,
je ne parle pas au canal.
Je parle aux poissons au canal
jusqu'à ce qu'ils mordent; on n'est jamais seul au canal.
J'aime les poissons,
les poissons ne m'aiment pas.
Dès qu'ils me voient, ils me haïssent
)


Vaak heb ik het gezegd
dat zijn blik die van de vogels
leek te kruisen
op het eigenste ogenblik
waarop hun uitleg opvloog.


Moi, le regard des oiseaux me dit,
tu parles, qu'il y a du poisson
et alors, je croise leur regard par ma canne.


Ik lig op mijn buik op het jaagpad, mijn hoofd beroert het water, alles lijkt me buiten proportie. Mijn verleden, mijn herinneringen en bovenal, mijn voorvaderen. Ze leefden op het oppervlak van het kanaal zonder dat ik ze bemerkte.

Ik ben daar gebleven, lang genoeg om de helft van de hel uit het hoofd te leren. De andere helft behoorde me nog niet toe. Ik heb het beleefd als rouw, als een voetspoor dat edeler werd naarmate het uitgeveegd werd.


Je suis assis à ras les fesses sur le chemin de halage, souvent aussi je m'y ballade, ma canne effleure l'eau. Tout semble bien proportionné. Je lance puis je tire ou encore je lance et j'attends. Les poissons vivent sous la surface du canal sans que je m'en aperçoive.
J'y suis resté, suffisamment de temps pour en capter quelques uns. Les autres sont restés et ne m'appartiennent pas. Je l'ai vécu comme un festin, chantant, dansant, écrivant l'empreinte de mes pieds sur le chemin de halage.


Je bent te laat. Als we de wet strikt zouden toepassen, zou de rest van de wereld niet op jou hoeven te wachten. Niemand immers gelast zich met tijden die gestruikeld zijn.

En toch hebben we op jou gewacht. Het verleden zowel als ik.
Het heeft van de gelegenheid gebruik gemaakt om me nog ongelooflijker en nog oudere verhalen te vertellen.
Oud worden is bang zijn om een echt verhaal te beleven.

Oui, je suis en retard. Et alors?
Cela m'arrive rarement. Pratiquement jamais.
Et alors? Tu crois que je me suis trébuché?
J'ai simplement mangé trop de bûcher. Et alors?

Malgré tout, malgré l'application stricte
de ce que tu crois être une loi, me voilà, te voilà.
Et maintenant?
Tu crois sans doute que notre vraie histoire commence maintenant.
Et bien non, elle a déjà commencé
au moment où tu as commencé à m'attendre,
où j'ai commencé mon voyage vers toi.

Ce canal était mon ange gardien.

Il m'a souvent consolé.
Il me disait que j'étais trop effacé,
trop solitaire.
Que si je voulais être aimé un jour,
il me faudrait poursuivre le monde
de l'autre côté de ma fragilité.


En voilà donc un, un canal
de communication.

L'ange gardien par contre
devient vachement fluent, limpide voire liquide.
Quand on est jeune et vachement banane,
on est toujours solitaire.
Rien de nouveau sous le soleil
et que la fragilité cache son autre côté,
c'est aller trop loin.
Dubois aime aller trop loin,
parfois. Reviens!

Après l'écluse
s'ouvre un monde
que je ne connais pas.

Plus le canal s'éloigne,
plus je tombe amoureux
de ce qu'il en reste.

Voorbij de sluis
gaat een wereld open
die ik niet ken.

Hoe verder het kanaal verwijderd,
hoe meer ik verliefd word
op wat er van overblijft.

Oui, il y en a pour qui
l'amour, ce résidu,
s'éloigne après l'écluse.

Moi aussi, je suis tombé,
dans la marécage, la vase
le long de la rive
du canal.

J'en suis sorti
de mes propres forces enfantines,
luisant, triomphant.
C'est ma mère qui l'a dit.

En effet, en répondant aux poèmes de ce Français du Nord, je me suis souvenu ma chute dans le canal près de chez nous. Un canal qui n'a jamais servi à rien. Une chute qui a servi à quelque chose.

J'ai les pieds ….

Ik sta met mijn voeten in het water
modder rond mijn enkels vat me.
Muggen
lopen er achteruit.

Het kanaal is vol azijn
en chagrijn.

Het spreekt.
Alles spreekt het tegen.

Tout à fait, oui,
les pieds dans la vase.

J'ai reniflé, il est vrai, une odeur puante
qui toutefois ne m'a pas pris.

Rien à dire,
en sortant j'ai couru
tout de suite à la maison.




vendredi, août 03, 2012

Décalage horaire me trouble en écumant

Quelque chose ou quelqu'un
parlait-il de Gustave?

Parfois on voit Gustave Klimt
qui monte et dont les chaussures
brillent et on souffre.

Si tu tournes la tête, tu parles
que tu vois comment elles tombent
par bottes, par grappes ou encore en vrac.

Gustave n'en perd pas le sourire.
J'agite même la main avec exubérance,
hors maison, hors ma peau
à tout ce et ceux qui tombent.

En se réveillant après la chute, une sœurette
s'avère morte. Quelle famille,
les Vagabonde.

Le vol d'épaves donne un poil dans la main.


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