Pour Matti B.
1. Il pleuvait ce mois, ce jour-là.
La ville gît, nous nous étions assis.
Au lieu et place de nous décourager,
laissant costume et cravate chez nous,
nous n'avons pas baissé les bras. Il était
manifeste, désincarné et pas loin de la Bourse,
nous y avons construit notre tour d'ivoire.
Nous nous sommes souhaité la fin
du siècle, le début
de lalangue, la fin
du modèle anglosexiste.
Il pleuvait toutefois.
2. Nous voulons aller loin, jusqu'où.
Non pas dans les vapes mais dans le penchant
de déplacer des places, de jeter
les chaussettes. Mais la fin, parfois,
exige que nous continuions, les orteils
passant par les trous dans les chaussettes,
à nous glisser dans l'herbe plate
de la jungle urbaine, à jeter le calice
amer dans la figure
toujours souriante pleine de soi.
Tandis que d'autres jettent
une tarte couteuse dans cette même figure
toujours souriante pleine de soi.
(la version originale en néerlandais vient d'obtenir un primier prix à Amsterdam)
Vous êtes à la recherche d'une poésie dépassant les langues et les frontières? Ou encore, vous n'êtes pas du tout à la recherche, vous y tombez. C'est ce pastout d'une langue qu'Eugène Ionesco écrit "lalangue". Lacan a repris ce terme."Quelque chose d'autre qu'il faut imaginer avant de comprendre" - Toni Morrison, Jazz
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