Vous êtes à la recherche d'une poésie dépassant les langues et les frontières? Ou encore, vous n'êtes pas du tout à la recherche, vous y tombez. C'est ce pastout d'une langue qu'Eugène Ionesco écrit "lalangue". Lacan a repris ce terme."Quelque chose d'autre qu'il faut imaginer avant de comprendre" - Toni Morrison, Jazz
jeudi, août 19, 2010
Sans caillou en bouche
1. Je me heurterais de ce qu'il
n'y a pas d'eau dans
la piscine, aux bords.
Tant d'eaux j'avais traversées.
Tant de fois y entré,
je ne sais comment.
Si on s'y transforme,
ou si on ne s'y transforme pas,
elle nous module,
nous fait danser,
avancer aveugles
ou nous fait le coup
du poisson.
2. Il y a les gouttelettes, d'abord,
en dansant elles cassent
de l'eau la surface.
Il y a le vent, ensuite,
qui trouble l'image reflétée
jusqu'à ce qu'elle casse
à ras la surface.
La nuit, enfin, vient
lui enlever ses dernières couleurs.
L'encre noire s'est substituée
à l'encre bleue et on écrit
à voix tempérée,
on y crie à poumons tempérés.
3. C'est devant la mer,
fût-ce l'océan,
que je perds le fil.
J'avais beau plonger.
Je ne tremble pas
de ce qu'il n'y ait pas d'eau.
Au contraire. Au fond,
elle n'écoute personne,
même pas la pluie.
Il pleut depuis toujours,
le poison le sait,
cela lui est égal.
Libellés :
coup de poisson; l'eau transforme,
la nuit,
ras le ventre
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire