Le slam en poésie est connu aux Etats-Unis, où le genre est né, ainsi qu'aux Pays-Bas et en France. La Belgique vient de le découvrir, exclusivement au nord du pays. J'ai été impliqué dans cette naissance, à titre du membre du jury du concours de la province d'Antwerpen.
Inutile de dire que surtout les jeunes y ont participé, contrairement aux Pays-Bas, où ce genre ne connaît pas de limite d'âge. La plupart des slammeurs qui ont défilié, confondent le slam et le bruit des portes claquantes et produisent une haute sonorité. Les autres ont surtout produit une poésie qui enchante. Toutefois, ce ne sont pas eux qui ont gagné le concours provincial.
De plus, quelques-uns sont allés encore plus loin, en confondant concours et guerre. L'ambiance était donc plutôt aigre, les sentiments plutôt mixtes.
Une autre tendance, moins agréable, est l'expression directe, sans métaphore, dans un texte qui devrait plutôt avoir lieu dans un journal. L'égo comme centre de l'univers, démonstrant, voire montrant fesses et cul, bite et couilles. De quoi s'amuser quelque peu et faire oublier la poésie. Dommage. J'en oublie le slam et je retourne à la poésie.
Vous êtes à la recherche d'une poésie dépassant les langues et les frontières? Ou encore, vous n'êtes pas du tout à la recherche, vous y tombez. C'est ce pastout d'une langue qu'Eugène Ionesco écrit "lalangue". Lacan a repris ce terme."Quelque chose d'autre qu'il faut imaginer avant de comprendre" - Toni Morrison, Jazz