dimanche, avril 22, 2012

Artaud, ecce homo

Hier, on a encore pu se fâcher un bon coup, à Sint-Niklaas. La nuit traditionnelle des poètes fâchés. J'y ai lu entre autres:

Artaud à Beni Mellal

L’orage menaçant – pas de nue
au ciel – de ce regard
d’animalier, sans couverture
parasol,

Artaud enlève la couverture.

Il crie au tonnerre,
jette la foudre
aux gens assis
à la terrasse
non terrassés.

Ici non plus personne ne l’écoute.


Ecce homo

Je suis à peine détaché
de mon ombre, pas du tout
de ma chair, je sais.

Que fais-je dans mon nez,
à quoi bon me gratter le crâne
après m’être cassé la tête ?

J’ai beau compter mon ombre,
je ne compte pas sur elle.

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