1. Quelle vie, quelle plage.
Je nage. En sortant
de la mer, j’ai failli
trébucher. Quel caillou.
Joli petit qui m’a eu,
tu m’as eu.
Je m’arrête,
tu m’arrêtes et
je te vois bien.
Longtemps après,
je te ramasse et te fais danser
– tu cries – sur les vagues.
2. Quelle vie, quelle plage.
Tu nages. En sortant
de la mer, tu as failli
trébucher.
Sur moi, caillou.
Je t’ai eu,
tu m’as pris.
Tu t’es arrêté,
je t’avais arrêté
et tu m’as bien regardé.
Longtemps. Après,
tu m’as ramassé et m’as fait danser
–j’ai crié – sur les vagues.
3. Je suis une pomme
au cœur du verger
branchée à l’arbre.
Mon arbre.
J’ai beau verdir,
je ne suis pas poire.
Bientôt je rougirai.
Grâce à mon arbre,
tant que j’y reste branchée.
4. Une porte de chambre d’hôtel,
je suis la vôtre,
demain d’un autre.
Je vous éloigne,
pas de quoi vous rapprocher.
Je porte mon numéro,
une fois 512,
une fois 307.
Il ne faut pas compter les moutons,
le loup les a déchirés.
Dansez avec les loups.
Vous êtes à la recherche d'une poésie dépassant les langues et les frontières? Ou encore, vous n'êtes pas du tout à la recherche, vous y tombez. C'est ce pastout d'une langue qu'Eugène Ionesco écrit "lalangue". Lacan a repris ce terme."Quelque chose d'autre qu'il faut imaginer avant de comprendre" - Toni Morrison, Jazz
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