Les Corses, si corsés à moitié
français, aiment bien
fumer le cigare et
prendre un bain chaud.
Au bain public exactement
– dehors, ils avaient beau
courir de pied ferme,
ils étaient trempés
de pluie – je les ai rencontrés.
Ils avaient tous deux
un air connu, j’ai failli
les reconnaître du coup,
Napoléon Bonaparte,
Jacques Dutronc.
Bonaparte aimait bien
sa Joséphine,
Dutronc a sa Françoise,
tous deux aiment une Française,
qui les mena jusqu’à Paris.
Mais pas au bain public.
Jacques tout nu
avec une fille
qui le nettoie
et sans doute l’excite.
Des millions de Chinois et un Corse.
Quelle affaire, pour moi, pour nous.
Même le lièvre ne se dépêche plus
quand il se trouve au bain public.
Le maquis corse le connaît,
le bain public nettement moins.
Quel soupir, dit Jacques. Oui,
c’est moi, quelle aventure
que nous voici
quel soulagement.
Que nous fait-on, dit Napoléon.
De l’air brassé, son Altesse brassée,
qui nous convient
et au chaud nous tient.
Le bain nous ayant fait du bien,
nous avons repris la route,
tous les trois, pour le maquis.
J’avais accepté le cigare.
Vous êtes à la recherche d'une poésie dépassant les langues et les frontières? Ou encore, vous n'êtes pas du tout à la recherche, vous y tombez. C'est ce pastout d'une langue qu'Eugène Ionesco écrit "lalangue". Lacan a repris ce terme."Quelque chose d'autre qu'il faut imaginer avant de comprendre" - Toni Morrison, Jazz
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