vendredi, avril 27, 2012

Rebord et quai se désirent

Le Nil berce de sa source,
jamais plus, jamais moins
que le temps lancé à l'eau,
espérer, prier, chanter
qu'à la fin la mer embrasse.

Jamais je ne t'oublierai, jamais je ne t'oublierai.

Le sable sec, sec le sable, le sable sèche
la terre
qui de toutes ses forces de tous ses arbres de toutes ses plantes
désire l'eau

et le cœur en mal désire des bras chauds.

Non, jamais je ne t'oublierai, jamais je ne t'oublierai.

Un jour nos destins se croiseront,
pourvu que nous nous désirions assez fort.

Ce n'est vraiment pas nous qui créons notre malheur.

Jamais je ne t'oublierai, jamais je ne t'oublierai.

Même si le Nil berce encore pendant des années de sa source,
jamais je ne t'oublierai, jamais je ne t'oublierai.




À quoi bon ce grand livre des belles gueules, ce feesboek, il y en a qui se le demandent. Eh bien, à cela qu'un jour, le poète, ancien éditeur et grand anthologue aux Pays-Bas, Henk van Zuiden, y a lancé un appel: qui est capable d'écrire un poème inspiré d'Oum Kalthoum. Ses chants remplissent souvent ma voiture, notre salon, nos nuits parfois, j'ai donc donné présent.
Zut, joseph, joe quoi, ce poème m'a pris une semaine. Le Henk van Zuiden trouvait que la mise en page ne correspondait pas à ce que les lecteurs ont l'habitude de lire. Mais c'est la longueur des versets qui traduit la musique!, voilà ce que j'ai répondu.
D'accord, il avait compris. La plupart des poètes prennent la musique comme thème d'un poème, mais ne chantent pas. Excuseer, mijnheer, maar zo gaat dat niet bij mij. Et voilà, l'anthologie est publiée, Boem, Paukeslag!
Hier, je rencontrais mon ami le poète Roger De Neef. Il avait lu mon poème et m'en félicitait, parce que la musique y coule de source. QeD.

dimanche, avril 22, 2012

Artaud, ecce homo

Hier, on a encore pu se fâcher un bon coup, à Sint-Niklaas. La nuit traditionnelle des poètes fâchés. J'y ai lu entre autres:

Artaud à Beni Mellal

L’orage menaçant – pas de nue
au ciel – de ce regard
d’animalier, sans couverture
parasol,

Artaud enlève la couverture.

Il crie au tonnerre,
jette la foudre
aux gens assis
à la terrasse
non terrassés.

Ici non plus personne ne l’écoute.


Ecce homo

Je suis à peine détaché
de mon ombre, pas du tout
de ma chair, je sais.

Que fais-je dans mon nez,
à quoi bon me gratter le crâne
après m’être cassé la tête ?

J’ai beau compter mon ombre,
je ne compte pas sur elle.

vendredi, avril 06, 2012

Retour à Pontoise (ou le quatrième homme)

1. La rue si longue si large voici

que trois hommes y passent,
en ballade. Le beau temps

en leur faveur pas en leur encontre,
joue avec leur basque

révélant Armani de l'un,
demande à la douane o combien faux,
saluant l'autre en Louis Féraud,
vrai selon la douane,

tout comme C&A du troisième,
que personne ne salue.


2. Je ne voudrais pas
l'inviter à ma table,
voire lui donner
la main de ma fille.

Ainsi parlait Armani faux.

Tout cela et encore plus,
le quatrième homme l'entendit,
un poète quelconque
dans ses fringues usées.

Tu vois, dit il à Armani,
mis en boîte abasourdi
C&A est une valeur sûre.

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