dimanche, décembre 18, 2011

Précisément

C’est comme le jour où je pars.
À peine sais-je où je suis.
J’ai beau regarder
trouver que tout est beau,
j’y vais.

C’est comme le jour où je m’assieds.
Heureux qui comme moi,
après un long voyage
autour de ma chambre
s’assied. Puis sort et part.

Je ne choisis ni rivage,
ni détroit ni même la plage.
J’y vais, c’est tout.
Et puis…

mardi, décembre 13, 2011

Nous errons pour mieux apprendre

Le jardin, mon cher bouffon, avait
l’air, à présent et aujourd’hui,
d’un parc, royaume uni des arbres.

Bientôt nous y perdons le chemin.

L’automobile, mon vieux, avait
l’air flamboyant grandiose,
pompeuse, étoiles et raies.

Bientôt nous y perdons le chemin.

Je préfère la digue,
quelques bateaux sur la rivière,
quelques arbres à mon fond,

pour y errer en éternité.

vendredi, décembre 09, 2011

Les paumés du grand jour

C’est une chanson de Jacques Brel, les paumés du petit matin. Incroyable qu’il y aurait des paumés du grand jour. Ils existent, grâce au créateur, qui, le septième jour, vit que tout était bien ainsi et se reposa. Ce jour-là, la plupart des gens se paument au grand jour. Ils glanent leur semaine.
Le calcul toutefois est faux. Au Pays-Bas, par exemple, le

dimanche est le jour par excellence pour les arts. À partir de 13 heures, tout un chacun qui s’engage pour la littérature, la peinture ou la musique fait de son mieux et sort. Il y a un vernissage, un concert de matinée ou encore la présentation d’un livre.
Combien de fois n’ai-je accompagné, de son vivant, mon ami le peintre Jas, lorsqu’il avait encore réussi à décrocher un vernissage au Pays-Bas. Haarlem, Amsterdam, Laren, c’était toujours le dimanche. À Ruigoord, le festival de poésie des langues ardentes s’organise à la Pentecôte, un dimanche, quoi.
En Belgique, le groupe de poètes organisant le Muzenval à Antwerpen, se réunissait une fois par mois et toujours le dimanche. Inutile de dire que quelques uns de ses membres étaient connectés outre Moerdijk.

Inutile non plus de s’étonner que l’enquête dont le tieftalien a fait l’objet se déroula souvent le dimanche. En buvant un petit verre ou deux, trois voire quatre, chez un des membres de l’équipe, qui initialement comptait des paumés du petit matin. Ils sont sortis naturellement.
Qui a pris l’initiative de créer cette équipe d’enquête? Jusqu’à présent on ne le sait pas, de sorte que des bruits circulent dans tous les sens. Un bruit dit que l’initiative fut prise par un patron de café. Quel café? L’Eylders à Amsterdam ou le Hopsack à Antwerpen? Un autre bruit veut que l’initiative fût prise par un fonctionnaire à la retraite, peut-être un ancien militaire.
En tout cas, d’emblée, l’équipe aurait dû examiner si le tieftalien était ou non un danger public. Cette poésie, constitue-t-elle un ébranlement de l’état ou non? La composition de l’équipe était de telle sorte qu’aucun membre ne savait où la sécurité de l’état commence ni où elle finit, voire ne savait ne fût-ce que dessiner le contour d’un danger public quelconque. Elle arrivait tout juste à reproduire les clichés usuels en la matière. Elle conclut donc que le tieftalien ne constitue pas un danger public. Voilà une première erreur.

Un membre de l’équipe avait même suggéré que le tieftalien pourrait s’intégrer dans l’administration publique. Personne ne l’a contredit. Selon le bruit, le membre qui avait énoncé cette suggestion aurait été celui qui avait créé l’équipe.

Il appuyait sa suggestion en citant des poèmes que le poète avait écrits alors qu’il n’avait rien à dire. Ces poèmes n’étaient pas pour autant vides de sens, au contraire, ils ne traduisaient pas l’ennui mais la dolce far niente lorsqu’on n’a rien à faire et que tout pourrait aller pour le mieux. Ou pour le pire. Son argument avait comme réaction un silence incitant les membres à prendre et à boire leur verre qui attendait d’être bu. On était dimanche, un petit péché ordinaire est alors permis.

Inutile de s’étonner que peu après, le poète du tiefalien, Tiefenthal, recevait le label de poète de dimanche, comme dans tous les dimanches de la vie.
Les mois s’écoulaient et l’enquête avançait et voilà qu’un membre de l’équipe arrivait à une conclusion qui prit l’ensemble de l’équipe par la gorge. L’argot qui était le but du tieftalien mais auquel il se parente en même temps, est international. Il ne s’agit pas d’une langue mais de lalangue. Et encore, personne n’y voyait le danger. On connaît des exemples de mot de recherche qui amènent, par google par exemple, aux blogs tieftaliens, profonde lalangue ou bien tieftalen. En néerlandais, le terme ‘monkelaar’ (grommeleur) se trouve en premier lieu sur la liste de google. Combien de recherches du nudisme ne finissent pas au tieftalien?
Voici qu’un jour, oui, un dimanche mais pas comme prévu, l’équipe devait se réunir d’urgence. ‘’La menue chanson des champs’’ venait de gagner un prix. D’ailleurs, un autre poème tieftalien avait déjà gagné le même prix. Jusqu’à présent, l’équipe avait évité pudiquement tout commentaire dudit poème si merveilleux. D’accord, s’agissant d’une vraie chanson, le poète l’ayant déjà chanté – faux, il est vrai, il faut qu’il soit accompagné de son trio jouant Anatomy de Mal Weldron, qui était alors le pianiste dans le groupe de John Coltrane. La réunion examina ledit poème et devait, quasi balbutiant, constater qu’il cachait quelque chose. L’enquête devait donc aller dans ce sens.

Mais elle prit un autre sens. Lors de la réunion suivante, un membre de l’équipe voulait que l’on examine le poème ‘’l’esprit européen est à l’heure de la liberté’’. La lacune ne manquait de rien, ne présentant aucune fissure, s’écria le membre. Les autres membres grommelaient. Ils finissaient par s’entre-tuer ou presque. Il s’avérait donc que l’équipe entière avait attrapé le virus tieftalien, de sorte qu’elle était obligée d’arrêter toute enquête. Et voilà que les membres devenaient paumés au grand jour.

mardi, décembre 06, 2011

Sans titre

Nous avons arrêté

de parler au condor Léonce

au moment même

où il a disparu

derrière la montagne.


En signe d’adieu,

nous avions englouti

des huitres.



Par contre, nous ne pouvons arrêter

de répéter comment nous sommes

heureux d’être démocrates et pas Russes.

Ou Syriens.

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