jeudi, février 24, 2011

Échantillons

Pour Lode Cafmeyer

Au plus profond nous creusons,
au plus large nous sourions.
Dans les tranchées, nous éclatons de rire.

*

Aux Marx je posais la question:
dois-je vous garder, mes frères?
C'est Groucho qui parlait en disant:
il suffit que tu nous commémores.

*

Le mouton de son regard
perçait la peau et tomba
dans les yeux du loup.
Alors il savait:
gagner, c'est perdre,
perdre, c'est gagner.

*

Il était si galant en me demandant
de lui prêter mon chapeau.

Je lui donnais
jusqu'à ma tête
et le voilà ingambe.

mardi, février 22, 2011

Tasse de café

Les câbles s'étendaient
donnant sur le ressac, sans fin.

Qui d'ailleurs voudrait-y-voir une fin?

Autre que le bateau
qui se promène
sur les vagues
qui d'écume battent
contre notre solitude.

Même si la chaise à l'air paresseuse,
le moment venu elle flottera.

Celui qui s'y est assis,
ne prendra l'air
de rien. La jeunesse qui traîne
s'y incline et quand elle s'assied,
elle boit une tasse de café.

dimanche, février 20, 2011

Tasse de thé

Ce serait notre tasse de thé à nous
mais voulions-nous aller jusque là?
Et si oui, jusqu'où?

Tout semblait fort prometteur et habillé
de peu à voir de peu près.
Voilà un examen qui rapproche le poète
du peuple.

De première vue, on voyait un arbre,
avec des feuilles et un tronc.
Lorsqu'il a commencé à rugir,
on voyait un ours. Rien d'une armoire.

Lorsque nous avions tout vu,
nous avons tourné le dos à une femme nue.
C'est après que nous avons détourné
notre regard.

vendredi, février 11, 2011

En avant par rétroaction

1. À l'entête était la parole
et la première parole qui nous échut,
tellement évidente: la terre!

Nous avons pris haleine
à pleins poumons, nous nous sommes
retournés et avons dit: la mer!

Nous nous sommes frottés les yeux
et encore et avons tourné notre regard
en haut, disant: le soleil!

Nous n'avions pas encore fait
marche debout.



2. Nous avons parcouru du chemin depuis,
enlevé pas mal depuis:
nos nageoires, notre queue.

Parfois encore maintenant
il y en a un qui se perd
souvent en ronds.

Et qu'avons-nous ramassé!

Une colline nous a arrêtés:
là-dessus, quelqu'un s'élevait,
sorti droit d'entre nous,
et qui nous engueulait de tonnerre.

Souvenir vague de la mer d'antan.


3. Nous avions beau avoir appris
par notre mère à parler,
le tonnerre nous engueulait
pour qu'on se taise.

Certains ont cédé,
d'autres ont dû se faire
tabasser pour qu'ils cèdent.

Ci et là, quelqu'un osa chanter,
souvenir vague de la mer d'antan.

Une fois de temps à autre,
une vague déferle.



4. La vague des paroles continue,
nous les notons sans entête,
d'une lettre stylée et par moyen
d'une plume, d'un stylo ou d'un crayon.
Tout, tôt ou tard tout avance,
d'un coup de cycle, histoire de bicyclette.

Un voleur volant un vélo
plus tard devient
homme d'affaires.

Voire homme d'état
plein de tonnerre.

5. Suspendu entre le soleil et la mer, l'air.
Dans l'air, des nues suspendus.
Quand tout et tout prend
forme de ceci de cela de la chose,
quand même l'air devient quelque chose,
il est rempli de fils.

Content, mon père descend du poteau.
Il a fini sa tâche journalière.

6. Ensuite, le progrès accélère:
on met le fils sous le sol,
carrément des câbles.

L'ivrogne ayant bu et juré
pendant de longues années,
s'arrêtant de boire
et jurant toujours,
reste un ivrogne, à vie, à foie.

On a beau enlever les fils
de l'air, le laissant respirer
entre le soleil et la mer,
il reste rempli de tout et de rien,
de twits et de twiets, de choses

et de dring, dingdongding.



7. Dans la friche la mer
s'était jetée et en se retirant,
elle avait vomi de l'eau saline.

En y passant en vadrouille,
nous y trouvions un miroir
de nouvelles bonnes et mauvaises.

Nous continuons la vadrouille,
les oreilles bouchées,
les yeux rincés.

Nous avions enfin compris.
Que tout irait mieux parce que
tout portait la moustache.

Que tout était réglé
jusqu'à ce que la mer se retourne.

jeudi, février 10, 2011

John Coltrane and Paul Quinich Anatomy Cattin' with Coltrane and Quin 1957




Menue chanson des champs

Qui a jamais dit - et tu - qu'il
ne faut jamais se mettre le dos
au mur et
qu'il faut d'abord regarder à gauche
avant de traverser la rue?

De là au nord n'est pas un pas
franchi tel quel. Plein d'égards
et authentique et encore paresseux.
La route est étroite et en pente
mais je trouverai.

Qui a jamais écrit que celui
qui perd le nord, se

odalisque

odalisque

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