lundi, septembre 29, 2008

À dos d’âne



Dès que les Ricains quittent,
on ferme la porte et la nuit
tombe, voilant toute lumière.

Au dessus des oreilles,
les harmoniques inférieures
anesthésient les hautes harmoniques.
N’est-ce pas le dirigent d’état?

Ah non! La truffe s’agite
pour le dirigent d’état flottant debout.

Mais oui! Pleine, la truffe s’agite
debout devant le dirigent d’état flottant.

Oreillard, toi qui te grises,
fais vite, porte-nous
avec tes jambes sur ton dos
en bas, de retour.

mardi, septembre 23, 2008

Jours de suspense en Belgique

Chers lecteurs venus de l'étranger,

Vous étiez nombreux, vous l'êtes de moins en moins. N'ayez pas peur, ne croyez pas toujours ce que les média racontent, montrent, etc.

Nous vivons bien en Belgique, souffrant tout comme vous des hausses des prix.

Nous vivons en suspense en Belgique, à la différence de votre vie, dans votre pays. Nous n'avons pas de gouvernement fédéral depuis 15 mois. Mais nous ne vivons pas en guerre civile pour autant. Je voudrais seulement vous rassurer.

Un exemple: le gouvernement de la région du Nord (dite flamande) attribuera une diminution du précompte professionnel pour ceux qui travaillent. Pour y avoir droit, il suffit d'habiter en région du Nord. Peu importe si l'on parle le Néerlandais ou bien le Français (à la maison, bien sûr).

Nous vivons bien en Belgique, surtout au Nord.

samedi, septembre 20, 2008

Espions à domicile

La vie agent secret d’orange le jour,
la nuit se tourne contre nous.
Cela n’empêche pas de dormir.

Le lit au salon lâche
des jurons grinçants que je m’y couche,
me tenant ferme au sommeil.

Il rêve de soi que je me réveille,
nettement trop tard et voilà
le bordel, où est-ce foutu téléphone
qui est supposé me réveiller
et quelle heure est-il?
Ah non, neuf heures moins le quart?!

L’évier et son robinet
qui donne de l’eau au compte-gouttes,
est plein de mauvaises herbes
que d’abord je dois enlever.

Le comble, c’est que dehors
un homme menant son enfant
à l’école, me lance des regards
objectifs le long des trois fenêtres.

Je n’en pouvais plus.
Désespérez, d’accord
mais dans les limites!
et je m’éveillai
juste à temps, à sept heures moins le quart.

vendredi, septembre 19, 2008

Chanson de radio


Si notre algue y prend son pied,
on y danse, on y danse,
à tout bras et à tout pied,
nous avons plongé au fond,
tombés en arrière dans le temps.

Allume la radio et bientôt
nous faisons du hip et puis le hop.

Fais tourner un disque
et mets-le à bout et voilà rap.

Non, la lune ne brille pas
ni le soleil à travers les algues
ni ailleurs,
tombés en arrière dans le temps.

Nous savons où nous sommes
couchés à tâtons.

mercredi, septembre 10, 2008

Orage de passage


Aujourd’hui, la montée du Mont des arts
n’a pas eu lieu. Elle se fait à pied,
le Mont étant fermé, constituant toutefois
un col hors catégorie.

En effet, à la hauteur du parc royal,
cette tache sombre
entre le palais royal et le palais de la nation,
une brève tempête de sable
m’a surpris et soufflé fort.

Le Mont des arts et moi
étions tombés hors de vue.

Comment est-ce possible? Impossible n'est pas français (mais anglais)



Parfois, cher lecteur, chère lectrice, internautiques, vous vous demandez, sans doute, qui je suis et, surtout, dans quel monde je vis pour écrire ce que vous lisez ici.
La question est inévitable mais pas pertinente.

En effet, moi-même je me demande comment est-ce possible? Comment suis-je possible?

Comment le monde et lalangue cherchent-ils, sans qu'ils ne cherchent, à se rencontrer et à s'exprimer de la sorte? Comment? De quelle sorte?

C'est cela.
Or, demain vous pourrez lire ici le rapport poétique d'une ballade avortée. La réalité reflétée dans ce poème est une promenade qui n'a pas eu lieu. Un fait qui s'est produit dans l'interpossible, à mi-chemin entre le possible et l'impossible.

Ensuite, dans le courant des jours qui viennent, vous pourrez lire un autre rapport poétique, celui d'un rêve, d'un fait qui ne s'est pas produit - hors rêve - mais que le rêve annonçait! Comment est-ce possible?

Afin de vous soutenir dans vos joyeux efforts de lecture, une ou plusieurs photos illustreront le texte, comme d'habitude.

lundi, septembre 08, 2008

Paysages variables


3. Maison en sac

Quand on se perd
pendant des heures au pays,
à la recherceh d’une issue,
on finit par tomber sur Jupiler.
Ou Stella Artois.
Pas de Jupiter.

Samuel ne préférait-il pas
Budenweiser ou le vin blanc?

Un pays, tu parles, à peine
tu en parles qui voilà disparaît
et te voici, d’abord au sol,
sans le sou, au pied d’un arbre,
ensuite en dessous,
rongeant ses racines.

Tiens, c’est quoi là-bas,
cette toute petite lumière,
serait-ce une grotte, la grotte
où Henri et Samuel,
ensemble ou chacun à tour de rôle,
écrivent leurs pièces,
s’écrivent en pièces?

samedi, septembre 06, 2008

Paysages variables

2. En classe

En classe, hors de la maison, à plat
ventre d’un papillon,
le compromis descend.

D’abord, les petites ailes
en battant s’étendent.
Et puis, se retirent.

Comment savoir si c’est exact ?

On arrivera bien
par le savoir,
si tout à l’heure bois et ciel

- aucune flamme ne s’impose –

seront secoués d’un fou rire,
trembleront de peur
ou encore tiendront bien

- aucune flamme ne s’impose –

et sans que l’on le remarque,
l’un fait clin d’oeil à l’autre.

vendredi, septembre 05, 2008

Paysages sans fin



1. Repos dont bénéficie le guerrier

Nous pouvons en bénéficier
sans en parler.
Pris sur le vif, prenons-nous
ou nous prend-il ?

Ne vaudrait-il pas mieux,
tous ensemble,
rester assis en attendant ?

Et que de bohémiens
nous sommes, Godot le sait bien.

La hutte de pisé,
bâtie au coin, dans l’aisselle du pays,
n’y est plus.

Tout ce qui en reste,
y gît, une poutre.

Henri oui lui y est,
assis avec sa longue barbe,
blanche déjà.

L’état sauvage dans son regard
le quitte dès qu’il nous voit
tous assis ensemble.

lundi, septembre 01, 2008

Cris et hennissements, pas de chuchotements






3. Alors prenons une fête,
de maison, de mariage,
pourvu qu’il y ait la musique.

C’est là que tu sors du ventre
du ciel et de la terre.

Tu montes une femme qui danse,
lui défais les cheveux,
et de tes pattes bats
le tambour et la flûte.

Pas moyen de te retenir.
Pas un chien qui t’aboie,
personne ne se moque de toi.

Soyez le bienvenu.

Coup sur coup de tambour,
plane l’haleine de flûte.

J’avais juré de ne pas te casser la paille,
de ne pas toucher un cheveu.
Et tous jurèrent avec moi.

Tous y participent,
lorsque tu te dresses
sur tes pattes arrière,
la crinière au vent,
enveloppant la femme en corps à corps
et laissant vent libre à ton esprit.

odalisque

odalisque

technorati

Technorati Profile

Archives du blog