mardi, novembre 21, 2006

Pris en vitesse par l'obturateur rapide




Nous avançons lentement,
jusqu'à ce que la vue s'ouvre.
Il nous a fallu attendre longtemps,
deux minutes, un mois ou,
qui sait, deux ans.

D'abord nous voyons un homme
de taille importante
portant une pleine barbe.
Bruxelles, voilà Karl.

C'est là que commence l'attente,
jusqu'à ce que, en premier lieu,
la barbe tombe. Puis, l'homme
se rétrécit, pas longtemps,
et en voilà trois.

Lequel est Groucho
et où sommes-nous?

mardi, novembre 14, 2006

Même à l'état de veille, ses images ne cessent de m'assaillir."
(A. Robbe-Grillet)

1. La première vue se rapproche au soleil
levant, et tremble le bateau. D'une montagne
à l'autre, l'eau ne se trompe pas.
Les routes sont épuisées, d'ores et déjà.

Mais le repos à l'ombre! Se tirailler
à cause d'un sujet tant voulu,
mais le repas à l'ombre!
Les routes se font reprendre.

Le sable autour ne présente pas
son peuple, n'affichant pas plus

que la couleur. Et ivres du parcours,
les voyageurs attrapent le destin.

Lettre à un jeune écrivain

Un jour, plutôt rare, Philippe m'invita moi et ma femme, à prendre le dîner chez lui. J'acceptai, bien que ma femme se réserva. Je m'y trouvais en compagnie d'un individu plutôt sinistre, qui n'arrêtait pas d'intervenir dans le dialogue que Philippe voulait avec moi à propos d'affaires qui nous tiennent au cœur. Il était tellement désagréable, que les affaires n'ont pas été discutées à fond. Après, il a essayé de me poursuivre. L'ayant court-circuité, il me jura de garder distance. Ce qu'il ne fit pas. En voici le résultat:

Médiocrité
L'intitulé du présent document est né de ta bouche, étant donné que tu laisses tomber ce terme une fois par paragraphe. Aurais-tu un problème qui s'intitule tel quel?
Serais-tu médiocre et essayes-tu de te cacher? Voyons. Comme la plupart des membres de ton peuple, ta prose fiction ne s'écrit pas mais se joue, en toute médiocrité oui, dans les relations humaines. L'exemple le plus frappant ce samedi, était la façon dont tu as nié le fait que j'ai lancé Philippe dans la littérature. Pourquoi nier les faits? Parce que tu leur imposes ta fiction. Mais si tu avais le courage d'être écrivain, de prendre ta fiction comme fiction et de la transformer en livre? Ton problème médiocre n'existerait plus. De plus, cela ne change rien au fait que j'ai lancé Philippe en littérature.
Je t'ai demandé si tu connais Tahar Ben Jalloun. Bien sûr, tu m'as répondu. Il est mon maître et le traître de mon père. Tu ne connais pas Tahar Ben Jalloun. Le reconnaître en tant que ton maître et ensuite le réduire à celui qui a critiqué ton père, pour autant que Ben Jalloun ait connu ton père, est une fiction hors logique, si ce n'est que tu donnes une certaine importance à Ben Jalloun. Un candidat au prix Nobel, n'est-ce pas?
Si vraiment Ben Jalloun était ton maître, tu n'aurais pas besoin de fabuler (comme dans le cas de Bert P., avec qui tu n'as rien à voir et avec qui, probablement, tu n'as même pas parlé de moi dans les termes que tu m'as cités. Si Ben Jalloun était ton maître, Bert P. deviendrait un personnage d'un roman que tu écrirais. Mais ton peuple, contrairement à Ben Jalloun et ces jeunes auteurs hollandais, n'a pas le courage d'effectuer sa fiction en tant que fiction. Par peur? Par médiocrité? Je ne le sais pas et cela est loin de moi. À toi de donner la réponse et, si tu dépasses ce stade, d'en faire une belle œuvre. Hélas, ici pas de médiocrité: tu le fais ou tu te tais. Et puis, pourquoi y a-t-il si peu de poètes issus de ton peuple? Pourquoi y a-t-il tant de vaudeville dans vos théâtres? Et inutile de nier que tu as dit que Ben Jalloun est ton maître.

mercredi, novembre 08, 2006

Poésie blanche



Née aux États-Unis sous la plume d'Edgar Allen Poe, Baudelaire traduisant celui-ci en français et l'important au continent européen, la poésie blanche a connu un cheminement sinueux en passant, en français, par Guillaume Apollinaire et Stéphane Mallarmé, pour aboutir à Du Bouchet, par Paul Célan – à Paris, en allemand – et par Paul Van Ostaijen – en néerlandais – pour aboutir à Hans Faverey et Marc Tiefenthal, ce dernier tant en néerlandais qu'en français. Aux États-UnisPeu connue du public, méconnue par les médias, la poésie blanche pourrait être considérée comme la seule tradition moderne en poésie, les autres étant souvent des mouvances néo. Les médias ont tendance à la classifier comme expérimentale, évitant tout travail de lecture, préférant le déplacement qu'ils confondent au voyage. À noter que seule la dernière période de l'œuvre de Paul Van Ostaijen se qualifie de poésie blanche. Deux règles d'or régissent cette reine marginale de la modernité en poésie:- Écrire, c'est biffer- De la musique avant toute choseLa première règle s'applique au préalable: le poète, pour écrire blanc, supprime toute réalité descriptive ou anecdotique. La poésie ne décrit pas, ni ne décrète, elle évoque. Elle évoque par la musique, c'est-à-dire par un jeu – métaphysique – de sonorité et de temps et contre-temps dans la construction des phrases, phrases devenant musicales de la sorte.
(Photo: Marc Tiefenthal et trio de jazz lors de la présentation de son dernier recueil le 6 janvier 2006)


mardi, novembre 07, 2006

Oujda, menhir

Quelques cas de figures que l'on s'imagine, (-1 = i )
la moindre en manque constant,
ne se remplissent guère du tout.

Est-ce tout? Celui ou celle
qui prend la figure de l'autre
pour un écran, manque d'un cran.

Se lavant la figure, de proue et autre,
se purifiant jusqu'au ras le bol,
il y a de quoi effacer les quelques cas -1 + -1 = + 1 = r
de figures que l'on s'imagine.

(conclusion: toute figuration revient au même: (-1 = i ),
toute purification aussi: -1 + -1 = + 1 = r

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